Entre mer et rivière.

Le comble, c’est d’avoir passé 5 semaines en Bretagne sans jamais avoir déplacé une seule fois mon chevalet vers la mer.
En effet, à aucun moment je n’ai porté mon attention vers l’océan tout proche. Lorsque je suis arrivé dans le Morbihan, j’ai été littéralement saisi par l’intensité de la nature. Je n’ai eu qu’une envie, celle de me plonger dans cet univers d’arbres et de campagne qui s’imposait partout sous mes yeux. En cherchant à me perdre parmi les nombreuses petites routes entre mer et rivières, j’ai découvert de beaux endroits nichés dans un écrin verdoyant. J’ai passé un certain nombre d’heures, voire de jours auprès d’une place herbeuse entourée d’arbres vénérables. De nombreuses peintures sont nées de cet endroit très inspirant. Ces arbres séculaires, châtaigniers et chênes, sont des personnages possédant chacun une véritable personnalité. Chaque corps massif, porte les marques de son âge. Branches biscornues ou brisées, plaies béantes ouvertes aux intempéries. Comme toujours en plein air, la modification de la lumière tout au long de la séance de peinture aura été la plus grosse difficulté à surmonter. S’adapter sans cesse, et même repeindre des zones entières dont l’ambiance et les couleurs ont changé en quelques dizaines de minutes, voilà l’historique secret de chaque peinture. J’ai rarement intégré des éléments architecturaux dans mes peintures. J’ai représenté cette fois, de manière plus ou moins discrète quelques pierres, quelques toits au-delà des éléments naturels. La peinture du dolmen en est la démonstration contraire puisque la pierre même devient le principal sujet. Ce monument aura eu le mérite de favoriser une sympathique rencontre avec le propriétaire de la maison située à proximité.

Une journée peinture

Sarah en pleine action.

Il a fait très chaud, même très orageux ce dimanche 28 mai. Tout comme l’année dernière pour la journée peinture à Mesnil Le Roi, il a fallu se munir des chapeaux, de la crème protectrice et de beaucoup d’envie pour se poster, observer et œuvrer devant son sujet de longues heures durant.
Après un accueil sympathique où croissants, petits pains et autres viennoiseries permettent de raviver les retrouvailles, comme un vol de moineaux, chacun s’éclipse vers le coin – déjà repéré ou  espéré – pour s’installer au mieux pour cette journée de peinture.
Mon sujet de travail sera la grotte artificielle (l’un des derniers vestiges de l’ancien parc du château de Mesnil Le Roi) qui profite d’une zone en forêt où l’ombre apporte un peu de fraîcheur. Je me battrai de longues heures avec ces rochers de couleur incertaine, bizarrement bariolés de vert, d’orange, de gris. Aucune teinte locale à saisir qui pourraient me permettre de saisir d’un seul coup la teinte générale. D’autant que compliquant la tâche, des percées lumineuses viennent de temps en temps se surajouter à la couleur de la pierre.
Le rassemblement se fait à 17 heures autour d’une coupe de champagne, d’un petit buffet, où l’on se retrouve pour partager nos émotions, pour faire le bilan, apprécier avec le recul nécessaire ce que l’on a produit soi-même ainsi que la découverte du travail des “collègues”. Un jury décerne son appréciation après bien des hésitations.

J’ai un regret, celui de constater année après année le peu de peintres qui participent à cette journée conviviale. Cette initiative pour sympathique qu’ellle soit, risque à terme de disparaître faute de participants et de renouvellement.

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Trait-portrait.

Mis en avant

L’automne est là, bien installé maintenant et il sera difficile d’arrêter sa progression vers l’hiver qui, il paraît devrait être rigoureux. Même si quelques belles journées fleurissent encore par-ci par là, je ne suis pas dupe, nous allons vers des journées grises, sans lumière. Tout ça n’est pas pour m’inciter à sortir peindre dans le froid ou l’humidité. Et pourtant, il y a de belles choses à faire sur le vif. J’attendrai que le courage me revienne.

Pour l’heure, je fais une petite mise à jour comme toujours en parallèle de Facebook. Pas de paysages, ni d’inspirations maritimes cette fois-ci. Je ne pensais pas me lancer avec autant de plaisir dans les portraits. Une certaine appréhension face à la difficulté que représente la figure humaine et pire encore, celle de la ressemblance surtout avec les enfants, m’a longtemps fait hésiter à me lancer. Quelques rencontres, quelques échanges avec des amis peintres, m’ont encouragé à mettre mon appréhension de côté. Mais, comme la chose n’est jamais gagnée, il y a encore un grand écart entre ce que je vois et ce dont je suis capable de réaliser. Il me reste comme toujours, de sérieux progrès à faire.

John Singer Sargent - Autoportrait 1906

John Singer Sargent – Autoportrait 1906

John Singer Sargent, était un peintre américain qui excellait dans les portraits, il disait avec une pointe d’humour :
“Chaque fois que je peins un portrait,
je perds un ami.”

 

 

 

 

 

 

Septembre au soleil

vaucluse-09-2016-00

Le mois de septembre aura été bien chaud, trop chaud même dans le Vaucluse. De fin août à la mi-septembre, la température journalière se sera située aux alentours des 35° systématiques.
Peindre fut très pénible même en recherchant l’ombre. L’air chauffé à blanc manquait et le moindre geste, comme manier le pinceau devenait un exploit. Les séances à l’extérieur ne pouvant se réaliser que pendant 2 heures maximum (de 8 à 10 heures) il m’a fallu travailler vite, parfois trop vite pressé par le souffle chaud que je sentais m’envahir. L’inconvénient de cette température excessive, m’a également obligé à peindre sensiblement toujours aux mêmes horaires, donc avec une lumière identique sur chaque toile. La rapide montée du soleil m’a imposé d’incessantes modifications des contrastes, des valeurs, de la direction des ombres, des couleurs. Ce qui était peint en tonalités chaudes à 8 heures, devenait bleuté en plein soleil à 10 heures. Il m’a fallu figer ce qui était le moment le plus lumineux. De ce fait, toutes mes toiles possèdent une certaine uniformité de couleur, une palette globalement restreinte. Le résultat est un peu monotone, mais il reflète l’ambiance générale des paysages que j’ai vus ici. Ces études in vivo, que je qualifie de “paysages réalistes” me donnent l’occasion de travailler selon un “timing”, de cerner au plus près la couleur et de lutter contre les éléments naturels souvent perturbateurs.