Plumes noires

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On ne les aime pas trop ces oiseaux plutôt noirs au chant un peu rauque. Corneilles et corbeaux sont mal vus dans les campagnes. Les jeunes semis, le maïs, le tournesol, le soja, etc…sont des cultures régulièrement attaquées. La corneille est chassée, piégée et de fait elle nous le rend bien en étant très farouche. Le corbeau à l’inverse est bien plus sociable et peut se rapprocher des habitations. La corneille est souvent confondue avec le corbeau…de même, elle n’est pas la femelle du corbeau. Ces oiseaux sont d’une intelligence remarquable et savent utiliser des outils dans certaines occasions (cailloux, branches). Les corvidés ont très bien compris que nos poubelles sont de fantastiques réserves de nourriture. Les corneilles savent reconnaître l’alimentation à travers les sacs transparents. Ces sacs transparents se trouvant la plupart du temps éventrés, l’utilisation de poubelles en plastique rigide est fortement recommandée.
En période de reproduction, les corneilles peuvent défendre avec acharnement leur progéniture par des vols d’intimidation, des coups de becs ou de pattes. Gare à vous !

Quel est donc le lien entre les corneilles et le fait de bailler ? Contrairement à ce que l’on pense, l’expression s’écrit “bayer aux corneilles”, et ça change un peu les choses. Mais on peut se montrer indulgent envers celui qui confond les orthographes.
Au XVIe siècle, le terme “corneille” s’est étendu en désignant un objet insignifiant, sans importance. “Voler pour corneille” exprimait le fait de chasser un gibier sans valeur. Cet usage du mot “corneille” renforce l’image de futilité que nous associons aujourd’hui à “bayer aux corneilles”. Bayer est une variante de “béer” qui signifie “avoir la bouche ouverte”. Selon le sens des différents termes qui constituent cette expression, nous pourrions ainsi la traduire par “rester la bouche ouverte devant une chose sans intérêt”.

Stock ou encore !

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Hier, j’ai consulté mes disques durs pour connaître l’espace enregistrable encore disponible. En observant le viewer qui affiche et comptabilise les images de peintures enregistrées, j’ai noté des chiffres qui m’ont un peu stupéfait. 
De janvier 2018 à novembre 2020 j’ai compté 629 dessins et peintures.
De janvier 2018 à mai 2020 j’ai compté 530 croquis de nus. En deux ans et demi, je totalise plus de 1000 réalisations. En élargissant encore la période de mars 2011 à novembre 2020, je totalise une somme de plus de 1400 peinteures. Ouf !

Dans ce constat très comptable, je ne calcule pas les nombreuses peintures, dessins et croquis jamais numérisés faute de temps, ou d’intérêt personnel. Je n’avais jamais envisagé mon investissement sous l’aspect du volume ou du nombre, tant la quantité, n’est pas signe de qualité. Et mieux vaut moins mais mieux. 

Au lieu de me réjouir, c’est plutôt l’inquiétude qui domine compte tenu de la place importante dont j’ai besoin pour stocker physiquement toute cette production. Face à ce problème, j’ai depuis longtemps abandonné la toile sur chassis qui demande espace et soins de stockage, pour adopter le papier qui constitue aujourd’hui 99,9% de mon support privilégié. Malgré tout, mes cartons sont boursouflés d’archives, ma chambre est envahie de supports en tous genres, mes étagères s’encombrent de carnets et ma cave sature de peintures.

Serais-je comme “Chloé dans l’Écume des jours de Boris Vian” étouffé inexorablement dans ma maison par ma propre production ?

Aujourd’hui, j’ai trois solutions. La première consisterait à déménager pour une grande demeure d’une centaine de pièces en province. La deuxième serait de détruire par le feu  une bonne partie de ma production (une flambée style “Burning Man” serait d’un bel effet). Et la dernière serait de cesser de peindre ou de me couper les bras.

Pour le moment, je n’ai pas encore décidé d’une alternative.

Portraits mai 2020

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Une variété de visages pris comme modèles et glanés ici ou là. Des portraits dessinés au stylo encre, au crayon, du lâché au plus construit. Un petit divertissement pour ne pas perdre la main.

Le fait que le modèle soit une personne réelle ou quelqu’un de fictif n’a aucune importance pour les procédés employés par l’art pour le faire connaître ; mais il en a pour le travail demandé à l’artiste. Le portrait d’une personne réelle demande à l’artiste d’être observateur et même psychologue pour pénétrer la personnalité du modèle. Le portrait d’une personne fictive lui demande une imagination très précise et complète ; et bien souvent les portraits fictifs prennent appui sur l’observation de modèles réels.

Nus online

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Avec le confinement les ateliers, les écoles d’art et les associations artistiques qui proposent des séances de modèle vivant, ont vu leurs portes se fermer brutalement. Du même coup, les modèles se sont retrouvés du jour au lendemain sans aucune proposition. Ici pas d’indemnités, pas d’aide sous quelque forme que ce soit. Pour survivre un certain nombre de modèles ont eu l’idée de proposer des séances de poses par vidéo en utilisant internet. L’idée n’est pas nouvelle car il existe déjà (en accès libre) sur Youtube des vidéos très bien faites, intégrant un timing de poses, qui sont dédiées aux dessinateurs et aux peintres. Avantage ou inconvénient, chacun peut en juger. Ces vidéos ou films, bien évidemment ne sont pas en direct et aucun lien n’existe ou ne se crée entre le modèle et l’artiste. J’ai donc essayé les séances vidéo en direct qui, sur l’aspect purement technique sont d’une procédure très simple. Le modèle envoie à tous les intéressés un planning sur les séances, les horaires, le contenu (pose unique portrait, nu poses rapides ou drapé etc…). Ainsi on choisit le type de modèle, son jour, sa plage horaire. Il suffit ensuite par Paypal ou autre organisme sécurisé d’apporter sa contribution à une cagnotte créée par un collectif de modèles ou directement sur le compte personnel du modèle (de 5 à 10 euros), pour recevoir un code d’accès de participation. Le tout ne prend pas plus de 5 minutes. Le jour dit, à l’heure précise, en lançant Zoom (une application de partage vidéo utilisée dans le monde entier) on rejoint la réunion et le modèle. Les présentations, salutations et mises au point sont établies et la séance commence. Ceux qui possèdent un ordinateur avec caméra intégrée peuvent dialoguer avec le modèle ou entre eux. Mais bien souvent, la session est studieuse et les commentaires ne sont échangés que pendant les repos du modèle. Lors de ma première séance, 32 paricipants étaient présents. Généralement, selon la notoriété du modèle, du jour, de l’heure etc…j’ai compté une moyenne de 12 à 18 participants. Pour ma part cette initiative parfaitement bienvenue, ne peut pas remplacer les poses en atelier où la présence physique du modèle rentre en résonnance avec le dessinateur dans une sorte de tension. Cela permet cependant à tous les modèles, femmes ou hommes, de garder un peu la tête hors de l’eau et de maintenir un lien avec de nombreux artistes jusqu’au jour où les ateliers rouvriront leurs portes.

(Séances de croquis de 2 à 10 minutes avec Maria et Flore)

Fin de série

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Je tenais à remplir complètement mon carnet avec des dessins “noir et blanc”. Voilà la chose est faite et je vais maintenant, m’investir un peu plus sur la couleur. À ce jour “mercredi 25 mars”, le confinement continue et pour l’instant je ne ressens pas vraiment d’ennui. Je pense à tout ceux qui n’ont pas de passion ou de patience et qui doivent rester entre leurs murs, ça doit être terrible pour eux. Bon courage à tous.

Confinement

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Mon poste de travail depuis une semaine.

Nous voilà donc tous logés à la même enseigne. Enfin quand je dis à la même enseigne c’est quand même chacun chez soi et il vaut mieux ne pas trop circuler chez l’un et chez l’autre. Il faut parfois s’approprier les mots, les tourner et les retourner dans sa tête. Il faut s’habituer à les prononcer, à bien en comprendre le sens. Quand j’ai entendu ce mot de “confinement” proliférer, au même titre que le virus, je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir des idées amusantes. Il y a tout de même celle de “se préserver”, comme se conserve une cuisse de canard dans sa graisse. Et puis confinement ça rime tellement  bien avec “condiment”. Je vois bien l’image de tous ces petits cornichons très verts, biens serrés les uns contre les autres, confinés dans leur pot. Oui, je me sens un peu cornichon. Cornichon d’être ainsi contraint, piégé chez moi et forcément confiné comme tout un chacun. Le monde tout entier se tient désormais dans un gros bocal. 

Je pense aussi à mes amis de province, petits rats des champs, qui ont vu arriver dans leurs cités et leurs campagnes, les rats des villes (désertant leur habitat exigu), leur rendre visite et peut-être même les empoisonner un peu plus. 

Comme il ne faut pas se laisser abattre face à un ennemi aussi vicieux, je me suis obligé à un planning (malgré tout assez souple) qui me permet au mieux d’occuper la journée. Voilà déjà une semaine que je me suis mis en retrait, bien avant la mesure de confinement, pour dessiner et peindre. Je me suis toujours interrogé sur la nécessité de conserver des disques durs saturés de photos. Aujourd’hui, je prends conscience de l’importance de cette bibliothèque dans laquelle je peux choisir mes sujets de dessin. Hormis la douzaine de dessins déjà réalisés en cinq jours, j’ai voulu pour une fois ralentir le rythme, l’adapter au tempo lent de ce confinement. J’ai choisi un mode précis de création, celui de la plume façon gravure. C’est une manière de laisser le temps s’écouler insensiblement tout en étant très absorbé. L’application de milliers de traits, la cadence de toutes ces petites traces noires m’ont parues en harmonie avec l’atmosphère sombre et épaisse que nous vivons. Il n’y aura donc aujourd’hui qu’un seul dessin.

Mont Ventoux côté nord. Restes de neige au mont Serein (janvier 2011). Plume et encre.
Détail du dessin à la plume.

Vent debout

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Vent debout au mont Ventoux

Pour un petit séjour dans le Vaucluse, j’ai décidé d’emporter un matériel minimaliste. Pas de couleur, juste un carnet grand format double A3, de l’encre noire et mes outils pour dessiner. Les sujets ont été très limités et se sont concentrés principalement sur les arbres qui, à cette saison sans feuillage, ont l’avantage de présenter toute leur architecture. Chaque jour a été dédié au dessin. Compte tenu de la météo favorable ou des abris que j’ai pu trouver par mauvais temps,  j’ai pu enchaîner jusqu’à 4 vues dans la même journée.
Un séjour placé sous le signe du marathon.

Contreforts sud du mont Ventoux et son émetteur au sommet. Minuscule à ses pieds, le quartier Jean Blanc.
Les Colombets au pied du mont Ventoux. Dans l’ensemble des bâtisses, se tient la “petite maison” de mes amis Bernadette et Georges.
Les Jacomets, quelques maisons perchées au milieu de vignes, tout proche des Colombets.
Vieux cerisier non taillé. On le devine à toutes ses fines branches entremêlées qui forme une sorte de cheveleure.

Monotypes Morbihan

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J’ai déjà fait un petit article détaillé sur la technique du monotype (tout du moins la façon dont je pratiquais).  

Suivre ce lien : Monotypes essais

Ma méthode, est toujours la même et elle reste très artisanale à mettre en œuvre, mais c’est là l’avantage de cette technique. La difficulté que j’avais rencontrée la fois précédente venait principalement du manque d’une presse. Presse que je ne possède pas plus aujourd’hui. J’ai pourtant réussi à reproduire plus de subtilités dans mes transferts. Finalement j’ai tout simplement piétiné ma plaque de verre et le papier en les posant au sol…et on ne rigole pas. Ça fonctionne très bien. Faut-il encore faire un certain poids ou plutôt un poids certain !

Cette série de monotypes représente ici la côte sauvage de Quiberon dans le Morbihan avec différentes atmosphères.

Le monotype 09 est le résultat d’une première pression. Le monotype 10 est l’objet d’une seconde pression sans ajout d’encre. Ce qui signifie que l’on peut obtenir d’un seul encrage, deux version avec de valeurs très différentes.

02 Côte Sauvage de Quiberon (Morbihan)
03 Côte Sauvage de Quiberon (Morbihan)
04 Côte Sauvage de Quiberon (Morbihan)
05 Côte Sauvage de Quiberon (Morbihan)
06 Côte Sauvage de Quiberon (Morbihan)
07 Côte Sauvage de Quiberon (Morbihan)
08 Côte Sauvage de Quiberon (Morbihan)
09 Côte Sauvage de Quiberon (Morbihan)
10 Côte Sauvage de Quiberon (Morbihan)

Carbon Ink

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Un moment lors des grandes marées

Si le mois de septembre passé dans le Morbihan n’aura pas été très prolifique sur le plan de la peinture, c’est aussi parce que je me suis investi davantage dans le dessin. Le dessin est une activité qui ne réclame pas un matériel très conséquent. On peut se satisfaire d’un minimum de choses. Ce qui a l’avantage de reléguer boite-chevalet, tubes, pinceaux et autre médiums et essence à la maison. Il est vrai que parfois, j’en ai un peu marre, chargé comme une mule, de marcher à la découverte d’un coin pour peindre.
J’ai acheté un grand carnet de dessin qui me fournit une fois ouvert, un format de papier bien blanc de 42×60 cm. Il y a de quoi s’exprimer ! Le dessin avec de l’encre, s’est imposé comme une évidence puisque je voulais “voyager” léger. J’ai déjà manié le porte plumes et le stylo plume pour les croquis sur le vif. Pour croquer la mer il me fallait un outil plus rapide. Passer immédiatement d’un trait léger et vif à un trait épais et lourd, sans oublier que la matière solide comme les rochers nécessitent souvent des aplats bien contrastés. J’avais donc besoin d’un outil flexible, se laissant manipuler sans rechigner.

Des cure dents plastiques en guise de plumes

Finalement, c’est en taillant selon mes besoins des cure-dents plastique en forme plume d’oie, que j’ai trouvé l’outil idéal. Engagé dans une tige de bambou, c’est devenu mon “porte plume” préféré. Matériel très primaire, fonctionnel, léger et d’un coût ridicule, complété d’une bouteille d’encre et le tour est joué. Personnellement je n’utilise pas à l’extérieur l’encre de chine qui a tendance à sécher trop vite et qui empâte plumes et pinceaux. À cette encre épaisse et grasse, je préfère l’encre noire Colorex de chez Pébéo ou des encres indélébiles comme celles de chez Noodler’s Ink, de De Atramendis, ou Platinium Carbon Ink…qui sont très très noires et parfaitement liquides. Tous mes dessins sont réalisés avec l’encre de chez Pébéo.

Morbihan dessins

Oil Stick Sennelier

C’est toujours avec beaucoup de plaisir que j’alterne le dessin ou tout du moins une autre technique plus légère avec celle de la peinture.
Cette alternance de médiums qui me fait passer d’un matériel un peu encombrant à des outils plus légers m’offre une plus grande liberté de mouvement. Je peux en l’espace d’une matinée choisir différents sujets et réaliser au moins deux ou trois dessins encrés ou graphités. Dans cette série j’ai exploité plusieurs outils qui ne demandent pas trop de matériel. 

Les arbres traités dans les bruns sont réalisés avec 3 Oil Stick de chez Sennelier. Sur toile ou sur papier enduit au Gesso, cette huile solide en bâton a l’avantage de sécher comme toute couleur à l’huile, contrairement au pastel gras qui ne sèche jamais. Un peu d’essence de térébenthine ou de médium pour en accélérer le séchage ou créer des transparences à l’aide d’un pinceau sont les seuls ingrédients à transporter.

La trilogie du vieil arbre a été réalisée dans la matinée avec 3 techniques différentes. Petite boite de graphite aquarellable Art Graf, un pinceau et un peu d’eau sur papier aquarelle pour le premier dessin. Encre noire Pébéo et plume taillée dans un cure dents plastique pour le second. Enfin pour le troisième, encres scolaires (déjà évoquées ici), pinceau et eau.

Le matériel de base.

Ces différentes techniques se retrouvent sur les dessins suivants sauf les deux derniers de la série où j’ai utilisé un crayon pastel sec pour l’un et une mine de plomb pour l’autre.