Plumes noires

On ne les aime pas trop ces oiseaux plutôt noirs au chant un peu rauque. Corneilles et corbeaux sont mal vus dans les campagnes. Les jeunes semis, le maïs, le tournesol, le soja, etc…sont des cultures régulièrement attaquées. La corneille est chassée, piégée et de fait elle nous le rend bien en étant très farouche. Le corbeau à l’inverse est bien plus sociable et peut se rapprocher des habitations. La corneille est souvent confondue avec le corbeau…de même, elle n’est pas la femelle du corbeau. Ces oiseaux sont d’une intelligence remarquable et savent utiliser des outils dans certaines occasions (cailloux, branches). Les corvidés ont très bien compris que nos poubelles sont de fantastiques réserves de nourriture. Les corneilles savent reconnaître l’alimentation à travers les sacs transparents. Ces sacs transparents se trouvant la plupart du temps éventrés, l’utilisation de poubelles en plastique rigide est fortement recommandée.
En période de reproduction, les corneilles peuvent défendre avec acharnement leur progéniture par des vols d’intimidation, des coups de becs ou de pattes. Gare à vous !

Quel est donc le lien entre les corneilles et le fait de bailler ? Contrairement à ce que l’on pense, l’expression s’écrit “bayer aux corneilles”, et ça change un peu les choses. Mais on peut se montrer indulgent envers celui qui confond les orthographes.
Au XVIe siècle, le terme “corneille” s’est étendu en désignant un objet insignifiant, sans importance. “Voler pour corneille” exprimait le fait de chasser un gibier sans valeur. Cet usage du mot “corneille” renforce l’image de futilité que nous associons aujourd’hui à “bayer aux corneilles”. Bayer est une variante de “béer” qui signifie “avoir la bouche ouverte”. Selon le sens des différents termes qui constituent cette expression, nous pourrions ainsi la traduire par “rester la bouche ouverte devant une chose sans intérêt”.

7 réflexions sur « Plumes noires »

  1. Moi, je les crains lorsque je suis sur les sommets et qu’ils nous tournent autour….
    mais ton traité bleuté leur conserve leur mystère avec un peu plus de douceur…..

  2. Bonjour Serge ! Quel étonnant reportage. Mais pas dans le sens critique négative. Pourquoi toujours (comme souvent je le fais) peindre ceux aux charmantes couleurs. Perso je ne sais pas reconnaître une corneille. Ni un corbeau. Je classe tout ça dans la série merleS …. Par contre les croassements … Est ce le bon mot ? Enfin..leurs cris…sont reconnaissables..me font penser au film Les Oiseaux…croassements.vous devez sourire.. ça doit être pour grenouilles crapaux … Je suis très admirative de ce sujet abordé. du texte explicatif pour les nanas comme moi. Il est évident que les Bleus sont les plus beaux. A vous retrouver bien vite. Humour Toujours au degré que vous voudrez.

  3. Quelle série, tu nous régales ! Regard, posture… Bel hommage à cet oiseau mal aimé.
    Ma préférée, la troisième (corneilles-05), s’il fallait faire un choix.

  4. La force de ces images made in Serge , est habitée par une force humaine, tu excelles dans les expressions et dans un regard de la survie et de ton regard existentialiste, merci !!!

  5. Les corbeaux et corneilles du père Lachaise l’ors de notre dernière sortie photo avec Olivier en 2019 le temps passe…

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