Il pleut, il mouille.

Premières séances de peinture sur le motif en Bretagne. Renouer avec la réalité après plusieurs mois d’arrêt me demande toujours un certain échauffement. Au début tout me paraît compliqué, trop grand pour moi. Devant mes yeux le paysage se déroule en cinémascope  et j’ai bien du mal à sélectionner dans ce qui me semble être un grand fouillis, un sujet digne d’intérêt. Tant de verdure partout qui foisonne. Il faut que je me concentre sur un endroit. Comme point de départ je cherche souvent un arbre singulier ou dominant par sa forme, sa couleur, à partir duquel je vais composer ma peinture. L’arbre c’est ma béquille, mon homme de base en quelque sorte. Parce que je peignais sa maison, une femme m’invite à visiter son jardin afin d’y trouver des sujets à peindre. “Vous pouvez venir peindre quand vous voudrez !” me dit-elle.


Mais son jardin ne m’offre pas des points de vue intéressants. Des randonneurs quittent un moment leur circuit pour voir ce que je peins. Nous échangeons quelques propos sur l’art sans précautions particulières. Nous sommes tous vaccinés et nous goûtons une certaine liberté retrouvée. Sur le chemin qui mène à un champ cultivé, le propriétaire apparaît et me fait la conversation à propos de tout et de rien. Les jeunes qui passent en vélo me saluent sans ralentir. Trop pressés comme souvent. Le temps varie beaucoup en ce début mai. Ciel bleu, soleil, ciel gris, nuages, averses se succèdent. La météo s’amuse avec mes nerfs. Quelques gouttes déclenchent immédiatement le rangement du matériel. Par forte pluie un hangar ou une remise peut me sauver la vie. Rester, quitter les lieux, attendre, reprendre le pinceau. Je cultive l’hésitation. Comme toujours, je reste fidèle à une peinture peu finalisée, à l’aspect assez “brut” et je tente de ne pas passer plus de deux heures sur le sujet.

9 réflexions sur « Il pleut, il mouille. »

  1. Bonjour, j’aime beaucoup, vous et vos verts si souvent présents, et moi, et cette couleur que je trouve si difficile à maîtriser, quelle chance d’être en Bretagne ! un rêve souvenir passe d’un seul coup – nostalgie – de ce qui a été – c’est vrai que les Verts explosent en ce moment, du moins chez moi, en Picardie, les fougères, les arbres, et si rapidement, mais toutes ces giboulées y sont pour quelque chose, à vous suivre.

  2. Toutes sont aussi belles les unes que les autres, tes hésitations font des miracles! Merci de nous montrer tes “devoirs de vacances”!!! 😉

  3. Une fois de plus tu as sublime la nature et tes retrouvailles avec elle sont magiques. La nature explose dans tes couleurs. J espère voir tout cela en live.

  4. une fois de plus, Serge nous envoûte avec sa sensibilité et la force de sa peinture.
    je retrouve ici les vraies couleurs de ma Bretagne.
    c’est magnifique!

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