Les brumes se lèvent sur les champs humides riches de perles de cristal nées de la nuit. Les arbres dans un ultime frisson lachent quelques limpides larmes. Alors, le rouge-queue-noir, le premier, entame son chant.
La vague après avoir œuvré sans relâche sur la ligne de côte, abandonne une lande imprégnée et la molinie folle de vent et d’ivresse fouette l’air en signe de résistance.
Aux heures étouffantes de l’été les bois profonds offrent tout naturellement une ombre fraîche et mystérieuse au flâneur dissident. Les villages aux rues désertées, érigent leurs façades comme autant de remparts de protection. L’air sent le chaud.
L’anse du Pô luit encore de son humidité, que s’avance à nouveau silencieuse dans ses canaux de vase, sous un soleil couchant, une langue d’or et de feu. Bientôt, un deuxième ciel aux reflets impurs à peine agacé par une ligne d’horizon au pourtour incertain, illusionne mes sens.
L’aigrette rejoint sa colonie en lançant un dernier cri rauque et le prudent phragmite des joncs, se love dans son nid perché dans les hautes herbes.
Avec le crépuscule la route se resserre, se referme comme un tunnel d’inquiétude. Sous les yeux jaunes ou blancs les croisements se font à allure comptée.












Ce beau texte sublime les réalisations…du talent aussi; au travers de ces lignes poétiques….
J’aime particulièrement les beaux arbres “brumeux” et les phares dans la nuit de ta série nocturne…..
Bravo comme d’habitude !
Salut Serge!
J’adore les 4 premières et les deux dernières. La troisième est fantastique. Les autres sont plus classiques, mais vont bien dans le sens de tes mots !
Bonjour. J’aime vous lire. En plus il y a vos toiles qui accompagnent vos mots. J’aime la 3e. Il suffit après de fermer les yeux. Et j’y suis. Merci pour le cadeau. Maya
Merci Serge de nous faire découvrir l’anse du Pô et ses couleurs crépusculaires