Incertitudes


Lorsqu’on parle “d’incertitude”, c’est souvent face à notre avenir. En pensant à notre futur qu’il soit proche ou lointain. C’est la grande incertitude née de l’incroyable complexité du monde, de sa phénoménale puissance indomptée. Il serait temps alors que l’on se rende compte que nous ne sommes pas des “dieux” sur terre. Ni attendus, ni élus.
La grande incertitude, génère de l’angoisse mais aussi du plaisir, comme celui que l’on peut éprouver en s’avançant vers l’inconnu. La certitude s’affirme souvent par des preuves, des faits établis, vérifiés, approuvés. La certitude serait en quelque sorte liée à la vérité. À contrario, l’incertitude serait-elle alors l’expression du mensonge. L’un n’est pas le pendant de l’autre. Si l’incertitude est liée au doute, ce dernier ne serait-il pas un équilibre instable entre la vérité qu’on souhaite et une réalité que l’on imagine ambiguë.
Je laisse tous les philosophes et tous les penseurs épiloguer sur le sujet plus efficacement que je ne peux le faire.


Pour ma part, je m’intéresse d’avantage aux “incertitudes”, à ces petites interrogations qui peuvent se poser chaque jour à ma réflexion et qui sont après tout sans aucune importance, et passent dans leur grande majorité totalement inaperçues. J’aime lorsque l’interrupteur fait “clic-clac” et que l’ampoule s’éclaire et s’éteint. Là, c’est clair ! Mais je n’ai jamais su lequel du clic ou du clac allumait et éteignait. Vous comprenez qu’après une petite réflexion, que dis-je un petit moment d’arrêt sur soi-même, la certitude fait place à l’incertitude et bien des questions se posent. Que se passe t’il exactement entre le clic et le clac ? La lumière est ou n’est pas ? De même une balle qui n’atteint pas son but, à quel moment infléchi t’elle sa ligne pour tomber ? Qu’en est-il lorsqu’on dit que le verre est à moitié plein ou à moitié vide. On peut penser que l’optimiste le voit à moitié plein et le pessimiste à moitié vide. Mais les rôles peuvent s’inverser. Le pessimiste peut se réjouir qu’il n’a jamais été aussi proche de le remplir. Et l’optimiste songer tristement que son verre sera bientôt vide. Finalement, on n’y comprend plus rien. On est perturbé. Chemin faisant, devant vous se dresse un bloc sombre, une barrière d’improbables ténèbres. L’heure passant, de ce magma indistinct émergent prairies verdoyantes, vallons aux sources claires, falaises pourpres et mordorées. Votre vision vous aurait-elle trompé. Peut-on faire confiance à sa vision alors que le temps évolue incessamment. Doit-on douter de sa capacité à représenter le monde dans sa réalité puisque celui-ci est en mouvement permanent.


Ce qui m’intrigue le plus, c’est par exemple ce moment de la journée que l’on nomme “entre chien et loup”. Je n’ai jamais compris à quel moment sortait le loup et se cachait le chien. Le savez-vous ? J’ai là quelques images qui sont à cette distance du clair et du sombre. Précisément à l’endroit même où ne peut pas se situer un interrupteur. Sommes nous à l’aube, au couchant ? Quelqu’un a dit “il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée”. Mais non voyons ! Une porte entrouverte est si prometteuse, si propice à l’imagination, et à quelques fantasmes aussi. Une peinture entre chien et loup, c’est la représentation d’un moment qui ne saurait basculer vers la lumière ou l’obscurité. C’est un mélange de signes visibles, distincts, de connaissance et de confusion mêlées. Je ne certifie rien des sujets, de leur moment, de leur heure, ou de leur lieu, encore moins de leur crédibilité. Ces peintures sont tout simplement le reflet de mes petites incertitudes.

Nous essayons de nous entourer d’un maximum de certitudes, mais vivre, c’est naviguer dans une mer d’incertitudes, à travers des îlots et des archipels de certitudes sur lesquels on se ravitaille…
Edgar Morin.

4 réflexions sur « Incertitudes »

  1. Bonjour ! Vous allez bien ? Bon je suis en retard…. Je suis sur mon téléphone… Et je vois toutes vos oeuvres en petit…très petit. Ok je zoome.mais trop petit.. ce que je vois très bien. Sont ces cadres noirs. De vrais cadres ? Ou déco avec une appli ? Ce noir…. assombrit les toiles…vos teintes correspondent au sujet du jour….mais ce noir..non…essayez une toile avec un gris..ou même un blanc… juste pour voir…. ça doit faire super bien. J ai adoré vous lire comme à chaque fois … Dommage pas de parution il me semble. ailleurs qu ici ? J espère que votre été (non terminé) a été agréable ? Prenez soin de vous … A vous suivre

  2. Cette série est un exemple d incertitude : ciel bousculé de nuages ? Aurore ? Coucher du soleil ? La seule certitude c est que tu y étais pour fixer ces moments là sur ta toile.

  3. J’aime beaucoup cette série, et les cadres noirs vont très bien avec ces paysages !

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