
Mon matériel de plein air.
Les carnets Moleskine sont connus dans le monde entier et immédiatement reconnaissables. Un simple rectangle noir aux angles arrondis, un élastique qui retient les pages, une pochette interne qui collecte tout ce qui mérite d’être conservé. Ce carnet Moleskine est aujourd’hui le riche héritier et le successeur de carnet des artistes et intellectuels des deux siècles derniers : de Vincent van Gogh à Pablo Picasso, de Ernest Emingway à Bruce Chatwin.
Justement ce carnet était le préféré de Bruce Chatwin et c’est lui qui lui donna le nom de “moleskine” (toile de coton recouverte d’un enduit, mat ou verni, qui lui donne l’aspect du cuir qu’elle imite). Au milieu des années 1980, ces carnets deviennent extrêmement rares. En 1986, le fabriquant, une petite entreprise familiale de Tours, ferme ses portes. “Le “moleskine” n’est plus. En 1997, un petit éditeur Milanais fait renaître ce carnet légendaire et choisit ce nom littéraire “Moleskine” pour créer la marque et renouveler une tradition extraordinaire.

Vaucluse – Bedoin, chez Françoise et Pierre.
Ces carnets sont très agréables à utiliser, tant pour les pochades à l’aquarelle que pour les croquis sur le vif. Je les utilise surtout à l’extérieur lorsque je circule et que je ne veux pas passer trop de temps au même endroit. J’ai organisé mon équipement de façon à être opérationnel rapidement et n’importe où. Dans un sac à dos léger, j’y ai fourré un carnet A4 pour l’aquarelle et un autre pour le croquis. Un siège tripode repliable, super léger, côtoie une boîte d’aquarelle basique. Dans un autre compartiment du sac, j’emporte une bouteille d’eau de 50 cl avec un pot rétractable. Une trousse avec crayons, feutres, deux pinceaux de voyage et une pince, complète mon matériel. Sans oublier une planchette en contreplaqué que je pose sur les genoux et qui me sert de table à dessin…en quelque sorte.
J’ai retenu de ces séances en plein air, qui ne dépassent pas une heure d’activité pour un “spot”, qu’il convient de bien se vêtir même si le temps paraît clément. L’immobilité dans le courant d’air d’une rue finit tôt ou tard par devenir gênant et à affaiblir la concentration. Et, si j’ai un conseil à donner à ceux qui peignent dehors, surtout en milieu urbain, c’est de s’installer dos contre un mur ou au meilleur endroit possible qui permette de voir immédiatement qui que ce soit qui vienne vers eux. Ne pas être surpris est un gage de sécurité. Enfin, ne laissez rien d’important (papiers, portefeuille…) dans votre sac à dos qui traîne à vos pieds. En cas de vol à l’arraché vous seriez bien empruntés pour réagir rapidement avec tout votre matériel sur les genoux. Après tout ça, enjoy !!!









obligatoires. Il faut aussi dissiper la
peur de la première fois, cette crainte d’être ridicule ou de ne pas réussir. Loin de tout jugement de valeur, le principe est de détecter la sensibilité et les possibilités créatives propres à chacun et de les valoriser. Le soleil arrive enfin, de plus en plus lumineux de plus en plus chaud. Sa présence bienfaitrice délie les langues, assouplit les corps. La rivière se pare de reflets d’argent, les frondaisons au loin prennent du volume, toutes les nuances de vert, percées de temps à autre de l’éclat or des genêts, éclatent sous la lumière.
Au soleil, les gestes deviennent assurément plus fluides. Le crayon caressse amoureusement le papier. Le plaisir de représenter est d’autant plus grand que l’infinie richesse de la nature s’insinue par tous les pores de la peau. Quand l’équilibre entre le corps et la nature est atteint, on éprouve un immense moment de sérénité. Tout baigne et la pose s’éternise un peu tant le bien-être est resenti par tous. Le temps passe sans regret pour une fois. Il faut bien cependant se décider à pousser un peu plus loin. Une souche tortueuse dans la lumière du chemin, suscitera bien des commentaires : “- on dirait une sorcière, un corps peut-être ou un gros serpent !”. La faim et la soif, commencent à attaquer les esprits.
Nathalie, en dessinant un arbre chargé de bouteilles et de sandwiches, nous donnera le signal du pique-nique. Arrivés au port du Bono, un petit café et une terrasse. Devant un verre de vin rouge, récompense de notre matinée de travail, on se croque nos bobines hsitoire de rigoler un bon coup. Le pique-nique est vite avalé et sur le quai, nous sortons déjà nos carnets de dessins. Le soleil est haut dans le ciel, à la verticale. La lumière est dure, les ombres très marquées. Il faut dessiner en noir et blanc pour ainsi dire. Les contrastes, les contrastes…Ceux qui ont décidé de représenter les deux ponts (l’ancien et le nouveau) qui surplombent le port, en seront pour leur frais. Il leur sera difficile de combiner des perspectives contrariées aux points de fuites improbables. Quelques badauds de temps en temps (peut-être Josette et Maurice) nous approchent timidement, curieux, approbateurs ou pas, puis continuent leur chemin. Il y aura peu d’échanges avec le public, à croire que nos deux mondes cohabitent sans pouvoir réellement se trouver.
Bref, le principe était, sur le chemin du retour de dessiner, encore et encore, de saisir d’autres sujets, de profiter d’une lumière de fin d’après-midi. La journée hélas sera trop courte et c’est avec regret que tout le monde va presser le pas pour se retrouver au point de départ. Réunis autour d’un dernier verre (ben oui, on a eu très soif), les dessins sont exposés et commentés. Chacun fera un bilan très positif de cette croq’rando en souhaitant renouveler l’expérience. Des rendez-vous de principe sont évoqués. Pour ma part je décroche un peu. Les projets, même à quelques jours, ne me concernent plus. Je rentre sur Paris bientôt. Ma prochaine croq’rando participative en bonne compagnie, ne pourra se faire au mieux que…l’année prochaine. Adieu le Morbihan, ses paysages fabuleux, sa lumière sculpturale et ses averses imprévisibles. Quatre saisons en une seule journée disent les Bretons et c’est bien vrai.






Finalement, la séance de peinture en direct fut-elle stérile ? Sûrement pas !Certes, elle ne m’a pas apporté ce que j’en espérais. Le manque d’expérience de ma part face à un contexte particulier, accentué par la technique de l’aquarelle qui réclame une certaine réflexion, difficile à mettre en œuvre sur des sujets dynamiques, ont pénalisé le résultat. On apprend bien plus des ses erreurs que des ses réussites si on sait les analyser. La prochaine fois j’aborderai donc le sujet avec plus de sérénité.






