Dans le Ventoux au plus profond des combes, quand s’annonce la fin du jour, les bêtes se coulent au plus vite vers leurs demeures et les plantes se recroquevillent au plus près de l’humus nourricier.





Maryl Leberre, artiste peintre et photographe
Je m’appelle Maryl Leberre, je suis née en 1948. Je suis artiste peintre…et photographe. On me dit souvent que “peinture et photographie” c’est incompatible. Bon ! C’est comme ça ! J’ai fait l’École des Beaux Arts de Quimper. Je suis partie aux États-Unis où j’y ai vécu 20 ans. J’ai intégré “Parsons School of Design” ou j’ai eu le bonheur d’étudier la photographie avec Larry Fink à New-York puis “The International Center of Photography”, toujours à New-York.

Ma peinture est le reflet de mes émotions elle m’aide à me connaitre. C’est une écriture très expressionniste. Sans cette émotion, cette reconstruction des corps à travers la matière n’existerait pas. L’anatomie me sert de prétexte pour faire jaillir ce que je sens de plus profond en moi. C’est une peinture difficile, sans concession, qui heurte. J’expose régulièrement, tant en France, qu’en Belgique, aux U.S.A, aussi bien mes peintures que mes photos. Je participe également à des expositions collectives.Mais tous les 2 ans, je fais une expo personnelle dans ma galerie-mère, la galerie Marie Vitoux dans le Marais à Paris. Là, il me faut environ une quarantaine de nouvelles toiles parmi lesquelles choisir pour l’accrochage. C’est un gros boulot. Mes parents ne m’ont jamais encouragé à me diriger vers cette activité. Par contre, ils ne m’en ont jamais empêché non plus. Ce qui est plutôt bien ! Je pense que ce goût pour l’art me vient principalement de ma mère plus que de mon père. Bien que ce dernier ait eu quelque talent vocal. Ma mère, dans sa jeunesse brodait des costumes traditionnels bretons. J’ai dû hériter de sa passion pour la couleur, la matière et son énergie pour créer.
Et si c’était à refaire… je referais pareil à cette nuance près que je me lâcherais davantage. C’est vrai, en vieillissant, on se rend compte de tout ce vécu que l’on a accumulé. Et c’est si difficile d’en profiter, de le faire ressortir. Oui ! C’est ça, se lâcher ! J’aimerai aller plus loin en peinture, tenter plus. Mais ça demande un effort énorme. Sortir de ses habitudes c’est si important. Je ne veux pas me contenter de refaire ce que j’ai déjà fait et que je réussis “que je suis sûre de réussir” à tout coup. Parfois j’ai des amis qui me disent à propos d’un détail sur mes peintures, “tiens, ça c’est bien, tu devrais refaire comme ça !”. Mais, ça ne m’intéresse pas de capitaliser sur ce que j’ai déjà fait et qui est réussi. C’est si facile de s’enfermer dans un systématisme. J’ai envie d’aller au delà, de profiter même de certaines erreurs pour prendre des chemins que je n’ai pas explorés. Si j’étais maître du monde… ce que je ferais ? Franchement, je ne sais pas. Je n’ai pas de réponse ! Il faudrait éduquer les gens, pour qu’ils apprennent à se connaitre, …que les enfants puissent donner vie à l’art qu’ils portent déjà en eux car après l’école maternelle ils doivent l’étouffer.
Merci Maryl
http://maryl.net
http://marylleberre.blogspot.com
Exposition en cours
PASSEURS DE L’ART CONTEMPORAIN
Nouvelle Génération
peintures – sculptures
du 13 décembre 2012 au 12 janvier 2013
vernissage le jeudi 13 décembre à partir de 18h
Galerie Marie Vitoux 3, rue d’Ormesson
Place Sainte-Catherine
75004 Paris
Le Dibond est un support rigide, développé par 3A Composite. C’est un matériau composite. Deux plaques d’aluminium sont “thermoliées” à une plaque centrale constituée de “polyéthylène”. Chaque surface du panneau est recouverte d’un film de protection. Les faces avant et arrière, sont thermolaquées en blanc ou en couleur, en mat, en brillant etc.

Plaque de Dibond
Le Dibond est extrêmement rigide, parfaitement plan, résistant aux températures. Il est souvent utilisé pour les stands, comme support d’affichage, le contrecollage de photos, l’impression numérique etc. Le Dibond est fabriqué en diverses épaisseurs, de 2 à 6 mm et selon le format (plaques de 100 à 405 cm). On trouve ce support chez Géant des Beaux Arts à un format maximum de 80 x 120 cm.

Plusieurs épaisseurs existent, de 2 à 6 mm

Un film protège chaque face du panneau
Mon idée était à l’origine de peindre sur un support lisse, de faire glisser la peinture afin d’obtenir des effets de pinceau. Un premier essai sur KapaPlast (couche de polyuréthane entre 2 surfaces de carton plastifié) avait donné d’assez bon résultats. Mais le support s’était avéré assez fragile à la manipulation.
Voici une petite démonstration sur un autoportrait qui montre assez simplement ce que je voulais obtenir.
Le dessin peut se réaliser au crayon gras (graphite genre mine “Cyclop” 6B). Le trait doit être un peu gras pour accrocher sur le support laqué très lisse. Les craies Néocolor ou les crayons StabiloTone de chez Swan sont excellents pour celles et ceux qui veulent esquisser leur tableau. Il n’est pas utile ni même recommandé de gommer une erreur. Mieux vaut essuyer le trait avec un chiffon ou une éponge humide si l’on veut tout effacer et recommencer. Le dessin achevé, je ne fixe pas le trait sous peine de modifier par un léger grain, l’aspect lisse du Dibond.

L’esquisse et le premier jus à l’essence. Format du panneau 50 x 60 cm
Je pose la base avec un peu de couleur et beaucoup d’essence. Je travaille avec la térébenthine, en ajoutant ou retirant de la couleur. Il faut savoir profiter des effets inattendus que provoquent les “coulures” ou les “retraits”. Tout le temps que dure la séance, c’est un va et vient de “construction et de déconstruction” de la matière et de la couleur. La peinture sèche lentement et peut se travailler presque indéfiniment, il est tentant de ne plus s’arrêter. Ne pas trop empâter pour la première séance. Conserver cet aspect “jeté” de jus de couleur est important pour préparer la phase suivante.
Bien laisser sécher avant de reprendre le tableau.

Premier aspect de l’autoportrait
Pour la deuxième séance la couleur peut être agrémentée de “médium” afin de coller sur les jus précédents. Pour ma part j’utilise du “Painting Medium Quick-Drying” de chez Talens mélangé à une bonne proportion d’essence. Il suffit à chacun, soit de vouloir conserver cet aspect “coups de pinceaux” en travaillant par ajout de couleurs transparentes, soit de charger en matière en perdant l’aspect” esquisse peinte”.

L’aspect que l’on peut obtenir
Il est possible à tout moment, en utilisant de l’acétone (attention aux vapeurs très nocives) de faire fondre, de diluer, de trouer, la peinture à l’huile et de retrouver le support original. Si vous n’êtes pas satisfait du résultat, dans le frais, un chiffon, de l’essence de térébenthine et un peu d’huile de coude, enverra votre chef-d’œuvre aux oubliettes. Vous avez sous la main un support à usage presque perpétuel. Une sorte d’ardoise magique.
Toutes les tentatives sont permises et au moins, ça décomplexe.

Mon père est né en 1913 à Alcazaren, dans un petit village d’Espagne. Fils d’Antonio et de Nemesia. La famille compte cinq enfants, quatre frères et une sœur, la plus jeune de la fratrie, protégée par des garçons tout à ses petits soins.
À cette époque-là, une bonne partie du peuple espagnol vit dans la misère. Je retiens cette phrase que mon père me répétait, lorsqu’il m’arrivait de me plaindre de ma situation : “En Espagne, nous n’avions que des pierres à manger. Il n’y avait rien à faire. Notre maison possédait une cour carrée faite de poussière où gamins nous traînions pieds nus au soleil !”.

Antonio & Nemesia. Toute la famille franchit les Pyrénées en 1918
Il aura sans doute fallu beaucoup de courage et pas grand chose à perdre pour que toute la famille franchisse les Pyrénées dès 1918, en direction des Landes. Un exode patriarcal bien avant les premiers réfugiés et exilés républicains que la guerre d’Espagne déversera sur le sud de la France en 1939.
Mon grand-père paternel, trouve un labeur dans la forêt landaise. Il sera charbonnier, résinier, collectant la sève d’or des grands pins. Cette résine liquide et odorante fut sans aucun doute le plus grand trésor que mon grand-père dût posséder. Frères et sœurs ne parlent pas un mot de Français, ne savent ni lire, ni écrire. Bien vite scolarisés, c’est un peu de leur liberté qu’on leur prend. Les liens familiaux se ressèrent face à l’inconnu. Les quatre frères font corps et apprennent à se faire respecter par les autres gamins, mieux nantis. Pour une insulte, un manque de respect, ils font le coup de poing quand nécessaire. Ainsi va la petite enfance, l’adolescence et l’apprentissage de la vie adulte.

Benvenuto mon grand-père maternel.
Ma mère Rita, est née en 1921 à Sarego un village en Vénétie, au nord de l’Italie. Pour des raisons professionnelles, son père Benvenuto quitte l’Italie, et embarque sa famille pour le sud-ouest de la France.
C’est là que mes parents se rencontrent pour la première fois. Les jours sont doux et lumineux. La mer et ses immenses plages, le soleil, le foisonnement de la mauve bruyère dans la forêt landaise, sont autant d’appels favorisant l’insouciance des jeunes gens.

Rita & Séverin les fiancés des Landes
Mais, des hommes ailleurs, en décident autrement et bousculent les événements. De simple rumeur, la guerre passe à la cruelle réalité.
En Italie, Mussolini est au pouvoir. Toute la famille italienne reprend le train pour rejoindre sa terre natale en décembre 1940.

Mon père engagé volontaire dans la Légion Étrangère.
Mon père a 26 ans. Considéré comme étranger par l’administration, il ne peut prétendre rejoindre l’armée française. Face à la montée du facisme, il rejoint dès 1939 la légion étrangère comme “engagé volontaire”. Il combattra aux côtés de tirailleurs Sénagalais dont il me vantera toujours le courage. Il recevra la croix de guerre pour “très belle conduite” au feu pendant les combats du 18 et 19 juin 1940. Fait prisonnier quelques jours plus tard, malgré plusieurs tentatives de fuite, il terminera la guerre en Allemagne au stalag XI B de Fallingbostel. Il sera un prisonnier anonyme parmi les 80.000 prisonniers que comptera ce camp.

Libéré par les alliés en avril 1945, il part à la recherche de son amour de jeunesse dans une Italie en ruines. Sans doute dans la crainte d’une deuxième séparation, il épouse Rita sur place avant de revenir dans le Sud-Ouest en couple légitimement uni. Mes parents adoptent la nationalité française en 1950.
Du vivant de Franco, aucun membre de la famille ne mettra – ne serait-ce – un seul pied en Espagne. La France est leur seul et unique pays de cœur. Les insultes racistes que la maisonnée subira de temps à autre (fils et filles de macaronis ou d’espingouins) n’altèrera pas leur amour pour le pays. Mon père reconnaissait en la France, un pays qui l’avait sorti de la misère, lui avait permis de manger à sa faim, lui avait offert la possibilité de travailler en toute liberté, de penser et de s’exprimer sans crainte de représailles. En contrepartie, cette famille espagnole, depuis plus d’un demi siècle aura aussi donné de nombreux enfants, de nombreuses mains et esprits fondus aujourd’hui dans une France multiraciale.
Aujourd’hui, lorsque j’entends des voix “eructantes”, voulant nous faire croire que notre mal-être est dû à ces “gens venus d’ailleurs”-” des “pas comme nous” qui selon les dires “pénètrent chaque jour par milliers dans notre pays”, je ne peux malgré tout que me sentir un peu concerné. J’ai bien compris que c’est surtout vers “Rachid, Ahmed, Aïcha, ou Meimouna”, que les regards sont orientés. Mais demain, qui sait si “Nicu, Laurentiu, Mircea”, puis les “Juan, Albertino ou Agostina” ne seront pas eux aussi montrés du doigt. Il faut toujours trouver un coupable…”Adam, Déborah, Ismaël, Joshua” et tant de millions d’autres en ont déjà subi les conséquences par le passé. Sans être naïf sous prétexte de tolérance qui peut s’apparenter à du laxisme et accorder un blanc seing à tout et à n’importe quoi, il convient d’être vigilant afin de ne jamais devenir un jour, de par ses origines, le paria d’un “ordre nouveau”.
Un petit village dans les Alpes de Haute Provence. Presque une ruine. Quelques maisons se donnent le coude par solidarité pour ne pas s’effondrer ensemble.

La place du village avec sa fontaine à l’eau fraîche
La ville la plus proche est à dix kilomètres à travers une petite route de montagne sinueuse. Largement ouverte sur une vallée lumineuse, une modeste place s’orne de deux marronniers et d’une fontaine à l’écoulement aléatoire.Trois vieux sont là. Ils constituent l’âme du village. Ce village, ils en connaissent chaque caillou, chaque courant d’air, chaque craquement. Ils y sont nés ! Depuis près de 85 ans, leurs galoches ont lustré le pas de toutes les portes des maisons. Les visiteurs sont rares ici. Parfois quelques touristes fourvoyés par leur carte IGN ou en mal d’exotisme aterrissent sur la place. C’est un événement. Le village doit compter en tout et pour tout six ou sept résidents permanents. Pas facile de croiser les conversations.

Albert et son frère Pierre, célibataires, ainsi que Roger veuf depuis peu.

Albert est le plus jeune des trois petits vieux, le plus facétieux aussi.
Alors, les vieux se réunissent sur le seul banc exposé au soleil et soignent tout autant leur mélancolie que leurs rhumatismes. On fait remonter les souvenirs des entrailles du passé. On parle du temps d’avant, du temps ou les moutons envahissaient le village. Du temps ou près de 150 personnes vivaient là. On parle de son mal, aujourd’hui plus supportable que la veille, de l’avenir qui va aller forcément beaucoup moins bien. En un mot, on soigne sa misère en faisant passer le temps bon an, mal an. Car de la misère il y en a. Celle de la solitude, pour ceux qui n’ont pas pu trouver de compagne acceptant de vivre “là-haut”. De la tristesse, de celui qui perd brutalement son épouse – laquelle savait prendre sa part de travail comme un homme – et ne peut plus par invalidité assumer sa propre existence. De la douleur physique pour une hanche qui coince, une jambe qui ne tourne plus rond et oblige à se déplacer de guingois.

Albert dans sa grange cherche le grain pour ses lapins.

Quelques moutons survivants du troupeau d’antan hantent une vielle bergerie.
Avec des petites retraites de 400€ par mois, ils ne se plaignent pas. Ceux qui ne possèdent rien, n’ont plus grand chose à dépenser. On se concentre sur le strict nécessaire et se nourrir fait partie des nécessités quotidiennes. Bien sûr me direz vous, il y a bien quelques lapins dans la grange qui seront vendus à un ami ou à une connaissance, quelques légumes goûteux au jardin, mais tout celà se paie de beaucoup d’efforts. La télévision constitue la seule fenêtre encore ouverte sur le monde. On chasse un peu, à l’affût, car se déplacer dans les ravines, grimper, descendre, courrir après la bête n’est plus trop possible. Lorsque les ombres s’allongent et avant que la faîcheur ne transperce les vénérables tricots de laine, les vieux, sans se promettre un hypothétique lendemain, se lèvent en s’aidant de leurs mains sèches et tremblantes. Dans la cuisine, unique pièce à vivre, le poêle à bois ronfle et crépite. L’éclair bleu de la télévision s’entrelace avec la lueur chaleureuse d’une antique ampoule électrique. Dans le silence de la nuit provençale, comme en écho aux paroles des trois vieux, les ombres du passé se manifestent, nostalgiques squelettes rescapés d’outre tombe.

Quand les lumières dansent ensemble.

Les résurgences du passé jouent au théâtre des ombres.
Voilà, c’est fini.
Pendant 2 mois la France va rentrer dans sa coquille pour vivre au ralenti.
Il n’y aura d’intérêt que pour la météo des plages, les places incontournables des meilleurs festivals…ceux du jazz, du théatre, de la danse, du cinéma ou du boudin blanc aux pommes. Les radios ressortent leurs émissions musicales qui tirent en longueur. Un animateur en stage avec une pile de disques, c’est plus facile à programmer que des invités autour d’un sujet sérieux. Les chaînes de télévision recherchent dans les stocks la énième saison des “Experts” ou “NCIS” qui ne soit pas déjà passée 3 fois sur les ondes. Après tout, les français s’en foutent des sujets sérieux. Ils sont en vacances! Ils veulent de la détente! Du “cool”! De la culture prémâchée. Pas des “trucs” qui vont leur casser les “c…….”! Exxxxcusez-moi je m’emporte! À trop regarder l’Euro de foot, je finis par parler comme un footballeur. Bref, pour la plupart, les “stressés” seront bientôt sur les côtes, côte à côte, en train de griller comme des merguez.
Noter atelier de “modèle vivant” ferme aussi. C’est fini jusqu’en septembre. Les chevalets ont été remisés, les tables retournées, les rideaux tirés.

C’est autour d’un petit repas que quelques fidèles “croqueurs” se sont réunis pour la “der”. Les verres ont trinqué, les assiettes n’ont pas désempli et le soleil aidant…(et peut-être aussi quelque divin nectar…) il a fait chaud sous les chapeaux.
Je concluerai ce petit article en glissant quelques croquis de la “dernière séance” comme signe de remerciement envers tous nos modèles. Un sincère message de reconnaissance aussi pour la “responsable” de cet atelier qui ne perdurerait pas sans son excellente organisation.
Bonnes vacances à tous ceux qui partent, et à bientot ici même pour ceux qui me suivent.


L’humanité n’est pas marrante, jamais satisfaite, souvent incohérente. Prenez l’exemple de la météo ! Ne vous est-il jamais arrivé de vous plaindre de la pluie…et deux jours plus tard alors que le soleil est revenu, vous éponger le front ruisselant de sueur en pestant contre cette chaleur subite. Et pendant ce temps là, elle fait quoi la nature ? Elle poursuit son petit bonhomme de chemin pour nous offrir ce qu’elle a de plus beau et de plus mystérieux. Bon, ce n’est pas encore la profusion de toutes les espèces ni le feu d’artifice de couleurs, mais déjà en portant son regard vers le bas, on peut apprécier la vitalité du petit monde qui “travaille”.
L’anémone pulsatille est une plante vivace des endroits calcaires. D’avril à juin, la plante se pare d’une floraison aux délicats coloris violet-pourpre.
Dès que la fleur est fécondée, elle fane, son pédoncule s’allonge et le fruit se développe. Il est constitué par un bouquet d’akènes prolongés par une longue arrête plumeuse qui bouge au moindre vent comme les fines folioles poilues.







Le lézard vert, comme tous les reptiles apprécie le soleil pour faire le plein d’énergie. Il grimpe facilement dans les arbres et nage très bien. Il mue une fois par mois et hiverne de novembre à mars sous une racine ou un amas de végétation. Les accouplements qui ont lieu d’avril à juin, sont précédés de violents combats qui peuvent entrainer la mort de l’un de deux protagonistes. Violent le lézard !!!

Anthocharis cardamines, son nom latin inspire le respect pourtant, c’est un petit papillon très commun. Appelons le familièrement “Aurore”. C’est l’un des nombreux représentants de la famille des Piéridae (piéride du cresson). Le dimorphisme sexuel est très marqué et apparent. L’apex des ailes antérieures du mâle portent des taches orangées assimilées au soleil levant. Les femelles sont souvent plus grandes et leurs ailes sont blanches à pointes noires.


Andrena haemorrhoa est une abeille solitaire que l’on appelle communément abeille des sables. C’est la plus petite andrène de nos régions (une dizaine de millimètre). Elle fait son nid dans le sable ou la terre et apparait très précocément au printemps. Vous aurez toutes les chances de la voir butiner plus particulièrement sur ses plantes favorites…épine noire, pissenlit, saule.

Dans les croquis de nus, les visages ne sont souvent signifiés que par un ovale, et quelques traits pour indiquer le nez, les yeux, la bouche. Corps parfois sans les mains, sans les pieds, sans les visages, car ces parties anatomiques demandent un temps d’observation et de réalisation que le croquis rapide ne permet pas toujours.
Pour cette fois, le temps du croquis, j’ai essayé de focaliser mon observation sur quelques visages afin de donner une personnalité à tous ces corps que je vous propose au fil du temps.




Il ne fait pas bon se promener sur les plages Landaises cette nuit du 2 au 3 décembre 1976. La tempête sur l’océan fait rage. À l’intérieur des terres, les pins craquent et se couchent sans combattre, entièrement soumis aux vents déments venus du large. Deux navires (le cargo à vapeur Virgo, le pétrolier Apolonian Wave) s’échouent l’un à côté de l’autre sur les plages de Mimizan.
Parti de Bayonne en direction du Portugal, le Virgo, cargo de 109 mètres battant pavillon Grec est en vilaine posture au large de Bilbao. Le capitaine met cap au nord pour fuir la tempête.
Dans des creux de 14 mètres, au large de Mimizan le Virgo est à la dérive et vient s’échouer sur la plage de Lespecier à quelques kilomètres de la petite ville balnéaire.
Grâce à l’organisation rapide des secours, le naufrage ne fera aucune victime. L’équipage quitte le navire au petit matin.
Accessible à marée basse, la cargaison du navire attire vite les convoitises. Quelques téméraires, renouant avec l’instinct de piratage de leurs ancêtres, se hissent à bord et s’emparent de quelques marchandises. Le compas du Virgo fait partie des pièces dérobées.
Le Virgo est démantelé sur place dès avril 1977. Les tronçons d’acier découpés sont expédiés en Galice pour la récupération. Un violent incendie en juillet ravage les restes de l’épave. Le vieux cargo est entièrement démonté à la fin de l’été 1977, les fonds du navire disparaissant avec le temps sous les sables.
L’Apolonian Wave est un pétrolier grec de 207 mètres en fin de vie. Il se dirige vers les chantiers de démolition Espagnols avec le minimum de carburant pour arriver à destination. C’est sans compter sur la tempête qui l’oblige à consommer plus de combustible que d’habitude. C’est la panne de machines. Le pétrolier est en perdition. L’équipage est hélitreuillé dans la journée du 2 décembre. Le navire dérive sans équipage, entrainé par les courants et finit par s’échouer lui aussi sur la plage de Mimizan à 700 mètres du Virgo.
Après de longs mois de discussions et d’hésitations, une tentative de remise à l’océan de l’épave échoue et brise le navire en 2 parties. C’est fini pour l’Apolonian Wave, il ne quittera plus la plage et est lui aussi soumis au chalumeau pour être démoli in situ.
Des parties du Virgo resteront de nombreuses années sur le sable blanc de la plage, se consumant lentement au gré des marées, des vents salins, et des intempéries.
J’ai retrouvé et scanné quelques diapositives que j’avais réalisées à l’époque de l’Apolonian Wave déjà brisé en deux. J’ai eu l’occasion de visiter plusieurs années de suite ce site et de saisir la lente agonie d’une partie de la structure abandonnée sur la plage. Ce sont ces histoires et ces documents qui m’ont inspiré pour réaliser les deux toiles ci-dessous qui forment un diptyque.

(Aux même dates, le Rubben, cargo panaméen est lui aussi en perdition et finit par s’échouer sur les plages Landaises à Seignosse, 60 km plus au sud.)