Femmes artistes

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Suzanne Valadon
(1865-1938)
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Fille naturelle d’une blanchisseuse, Suzanne Valadon devient acrobate de cirque en 1880, jusqu’à ce qu’une chute mette fin prématurément à cette activité. Dans le quartier de Montmartre où elle est établie avec sa mère elle a la possibilité de s’initier à l’art.
Elle devient le modèle de nombreux peintres, les observant en posant et apprenant ainsi leurs techniques. Elle est le modèle de Pierre Puvis de Chavannes, Pierre-Auguste Renoir, ou encore Henri de Toulouse-Lautrec, nouant des relations avec certains.1-valadon art
Edgar Degas remarque les lignes vives de ses dessins et peintures et encourage ses efforts. Elle connaît de son vivant le succès et réussit à se mettre à l’abri des difficultés financières de sa jeunesse, pourvoyant aux besoins de son fils, qui prendra plus tard le nom d’Utrillo. Suzanne Valadon peint des natures mortes, des bouquets et des paysages remarquables par la force de leur composition et leurs couleurs vibrantes. Elle est aussi connue pour ses nus. Ses premières expositions au début des années 1890 comportent principalement des portraits, parmi lesquels celui d’Erik Satie avec qui elle a une relation en 1893. En 1894, Suzanne Valadon est la première femme admise à la Société nationale des beaux-arts.
Son mariage, en 1896, avec un agent de change, prend fin en 1909. Suzanne quitte son mari pour le peintre André Utter. Cette union, houleuse, dure près de trente ans. À la fin de sa vie, Suzanne Valadon se lie d’amitié avec le peintre Gazi le Tatar et, poussée par cette rencontre, se remet à peindre.
Suzanne Valadon meurt le 7 avril 1938, entourée de ses amis peintres André Derain, Pablo Picasso et Georges Braque, et est enterrée au cimetière parisien de Saint-Ouen.

Marie Laurencin
(1883-1956)
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Marie Laurencin est une peintre française, portraitiste, illustratrice, graveuse et poétesse. Désireuse de devenir peintre sur porcelaine, elle s’inscrit à l’école de Sèvres et à l’académie Humbert où elle suit des cours de dessin et de gravure avec talent, notamment aux côtés de Francis Picabia et de Georges Braque, ce dernier lui faisant rencontrer en 1906 Pierre Roché qui devient alors son amant et mécène.
En 1907, Marie Laurencin réalise sa première exposition et participe au salon des Indépendants. Elle rencontre Picasso qui lui présente Guillaume Apollinaire avec qui elle mène un amour passionné jusqu’en 1912. Elle vit alors en femme libre pour l’époque, entretient de nombreuses relations.
En 1913 ses tableaux se vendent hors de France et elle expose aux côtés de Marcel Duchamp à l’Armory Show de New York. Marie Laurencin se marie en 1914 au baron allemand Otto von Wätjen, mais la Première Guerre mondiale les pousse à s’exiler en Espagne jusqu’en 1919.2-laurencin art
En 1921, le couple revient à Paris et divorce la même année. Malgré un cancer de l’estomac en 1923, elle mène une carrière très prolifique et devient une artiste reconnue, réalisant de nombreuses illustrations pour Gide et Lewis Caroll par exemple, mais aussi des décors pour des ballets comme “Les biches”.
Alors que Marie Laurencin est consacrée en recevant la Légion d’honneur en 1935 et en présentant 16 de ses oeuvres lors de l’exposition universelle de 1937, la Seconde Guerre mondiale éclate. Elle continue toutefois ses portraits durant cette dure période et publie en 1942 “Le carnet des nuits”. Sa santé se fait alors plus fragile.
A partir de 1945, Marie Laurencin s’affaiblit, mais continue de réaliser plusieurs oeuvres entre différentes retraites. Elle décède en 1956 d’une crise cardiaque.

Louise Bourgeois
(1911-2010)
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Ses parents étaient restaurateurs de tapisseries anciennes. Dès l’âge de dix ans, elle commençe à aider ses parents pour les dessins des tapisseries.
En 1982, elle publiera dans le magazine d’art américain Artforum un récit illustré de photographies de son enfance et intitulé “Child’s Abuse”, dont l’esthétique est proche de celle des revues surréalistes des années 1930. Elle évoque dans ce texte un épisode devenu fondateur dans la critique qui se déploie autour de son œuvre. Au cours de son adolescence, sa jeune nounou anglaise est la maîtresse de son père et sa mère ferme les yeux sur cette relation.
Pour exprimer des tensions familiales insupportables, il fallait que son anxiété s’exerce sur des formes qu’elle pouvait changer, détruire et reconstruire. Elle commence des études d’art à Paris, d’abord à l’École des beaux-arts, puis dans de nombreuses académies, ainsi qu’à l’École du Louvre. Elle a comme professeurs des artistes comme Paul Colin, Cassandre ou bien encore Fernand Léger.
En 1937, elle rencontre l’historien d’art américain Robert Goldwater. Elle l’épouse et s’installe avec lui à New York dès l’année suivante. C’est là qu’elle entre en relation avec le milieu des surréalistes, dont la plupart ont quitté la France pour les États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale et présente sa première exposition personnelle en 1945.
Elle meurt le 31 mai 2010, à l’âge de 98 ans.3-bourgeois art
Louise Bourgeois a travaillé particulièrement sur les thèmes de l’universalité, des relations entre les êtres, de l’amour et de la frustration entre des amants ou les membres d’une même famille, ainsi que l’érotisme.
Depuis ses premiers dessins, peintures et gravures, son œuvre se centre sur le sujet de la procréation, de la naissance et de la maternité, sous la forme de “femmes-maisons”, mêlant le corps à l’architecture, l’organique au géométrique, buste en brique, maison à colonnes sur les épaules, cage thoracique en forme d’escaliers et de portes. Le fil rouge de son œuvre est le phallus (le père), qu’elle baptise “fillette” et l’araignée (la mère). L’araignée représente la mère, “parce que ma meilleure amie était ma mère, et qu’elle était aussi intelligente, patiente, propre et utile, raisonnable, indispensable qu’une araignée”. L’araignée est pour elle le symbole des tapisseries que réparait sa mère (toile de l’araignée) et de tout ce qui s’y rapporte,aiguilles, fils…

Tamara de Lempicka 
(1898-1980)
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Tamara de Lempicka est née Maria Gorska le 16 mai 1898, à Varsovie, en Pologne. Elle est la peintre polonaise la plus célèbre de la période Art déco. Brillante, belle et audacieuse, inclassable, mystérieuse et contradictoire, elle a fait de sa vie une succession de mises en scène très élaborées. Fille de Boris Gorski, un juif russe, et d’une mère polonaise, son enfance se passe dans un milieu aisé et cultivé entre Saint-Pétersbourg, Varsovie et Lausanne. En 1914, elle est retenue par la guerre à Saint-Pétersbourg où elle s’inscrit à l’académie des Beaux-Arts. Elle épouse Tadeusz Lempicki, un jeune avocat polonais en 1916. La Révolution d’octobre bouleverse sa vie et après un détour par Copenhague, elle gagne Paris. Tamara commence alors avec beaucoup de ténacité une carrière de peintre. 4-lempicka art
En 1920, à l’Académie Ranson, elle reçoit l’enseignement de Maurice Denis et à l’Académie de la Grande Chaumière celle d’André Lhote. C’est là qu’elle forge petit à petit son style qui, dans une synthèse inattendue de l’art maniériste de la Renaissance et du néo-cubisme, va coller parfaitement à son époque. L’envol de sa carrière coïncide avec sa première exposition personnelle à Milan en 1925.
En 1929, appelée par Rufus Bush, un riche américain qui lui a commandé le portrait de sa fiancée, Tamara fait son premier voyage à New York. Outre le portrait de commande, elle exécutera sur place plusieurs tableaux, dont d’intéressantes études de gratte-ciel. Elle expose simultanément en Pologne, à Paris et aux États-Unis.
Fuyant les menaces de guerre, elle s’installe aux États-Unis en 1939 où elle fait trois expositions à New York et à San Francisco chez Paul Rheinardt et chez Julien Levy. Après-guerre, son œuvre tombe dans un profond oubli jusqu’à ce que la redécouverte de l’Art déco, dans les années 1970, fasse ressurgir son nom.

Frida Kahlo
(1907-1954)
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Frida Khalo est l’une des plus grandes figures de l’art mexicain du XXe siècle. Auteur de plusieurs centaines de tableaux, dont de nombreux autoportraits, elle est célèbre pour ses toiles réalistes, qui sont le reflet de ses passions et sa souffrance, mais aussi du Mexique. Elle entre en école préparatoire en 1922 et souhaite étudier la médecine. Mais, en 1925, un accident de bus la laisse gravement blessée, notamment aux jambes et à la colonne vertébrale. Elle doit rester de longs mois alitée et porter des corsets. Pour pallier ce manque d’activité, Frida commence à peindre et sa mère lui installe un miroir au-dessus de son lit. C’est ainsi qu’elle commence à réaliser ses célèbres autoportraits, notamment l'”Autoportrait à la robe de velours”, en 1926. 5-kahlo art
En 1928, ayant recouvré presque toute sa mobilité, Frida Khalo s’inscrit au Parti communiste. Cette même année, elle rencontre le peintre très connu Diego Rivera et lui montre quelques-uns de ses tableaux. C’est le début d’une histoire d’amour tumultueuse. En 1929, ils se marient et s’installent l’année suivante à San Francisco, où Frida rencontre de nombreux artistes. Mais elle subit deux fausses couches en 1930 et 1932.
En 1938, Frida Khalo rencontre André Breton à Mexico. Grâce à lui, cette même année, elle peut exposer ses oeuvres dans la galerie de Julien Levy, à New York. Elle vend de nombreux tableaux. En 1953, une première exposition de son oeuvre est organisée à Mexico. Mais durant l’été, on doit lui amputer la jambe droite.
Elle meurt en 1954 à 47 ans et laisse des oeuvres importantes telles que “Quelques petites piqûres”(1935), ou encore “La Colonne brisée” (1944).

(Source des textes Internet)

Portraits d’artistes

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Auguste Renoir
(1841-1919)
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Auguste Renoir privilégie les portraits et les nus, influencé notamment par les tableaux d’Eugène Delacroix. Il s’inspire aussi tout au long de sa carrière des oeuvres de Raphaël, de Fragonard, de Courbet et de Manet. Il compte parmi les plus grands représentants du mouvement impressionniste français. Renoir commence comme apprenti dans un atelier de porcelaine. En 1862 à l’école des Beaux-Arts de Paris, il côtoie de grands noms comme Monet, Bazille et Sisley, avec qui il se lie d’amitié. Dès la fin des années 1860, il peint régulièrement en plein air, dans la forêt de Fontainebleau. Cette habitude marque particulièrement son style et ses sujets.
renoir-8-bis C’est en 1877, alors qu’il expose depuis plusieurs années déjà au salon des impressionnistes, qu’il réalise son célèbre tableau “Le Bal du moulin de la Galette”. Après une période de pauvreté, il revient petit à petit vers le portrait et connaît un immense succès en réalisant le “Déjeuner des canotiers”. En 1890, trois ans après les “Grandes Baigneuses”, il épouse Aline Charigot. Il est atteint pour la première fois, en 1898, de rhumatismes aigus, maladie qui sera le calvaire de la fin de sa vie. De 1905 à 1909, sa maladie s’aggrave et il décide de se fixer définitivement dans le Midi. Il poursuit inlassablement son travail, ne pouvant plus peindre qu’en faisant attacher les pinceaux à ses poignets. Il meurt en 1919, reconnu et comblé. Il est le père de cinq enfants, dont Jean Renoir, célèbre réalisateur et scénariste français.

 Henri de Toulouse-Lautrec
(1864-1901)lautrecConsidéré comme l’une des sources du mouvement expressionniste, on ne peut saisir la violence d’expression de l’art de Toulouse-Lautrec sans tenir compte de sa vie, entièrement commandée par son infirmité.
Deux fractures des jambes le laissent infirme, il a quatorze ans, il ne grandira plus. Ce drame fait naître en lui le besoin d’expression d’une violence qui constituera son art. Très doué pour le dessin, il reçoit les conseils du peintre animalier René Princeteau et commence par peindre des scènes hippiques et militaires.lautrec-2-bis
Arrivé à Paris en 1882, il rencontre Émile Bernard et Van Gogh, avec lequel il se lie. Montmartre dont le monde le fascine, le voit des nuits entières au Moulin Rouge, au Moulin de la Galette, au Mirliton (le cabaret d’Aristide Bruant), crayonnant les silhouettes de la Goulue, de Jeanne Avril ou de Valentin le Désossé.
Toulouse-Lautrec ne trouve pas seulement son inspiration au cabaret, mais aussi au champ de course, dans les maisons closes, au palais de Justice et dans les hôpitaux.
L’alcoolisme et la syphilis viennent à bout de sa santé fragile en 1901, date à laquelle il se trouve paralysé. Il meurt le 9 septembre 1901 à l’âge de 37 ans et laisse inachevée sa dernière composition.

Eugène Delacroix
(1798-1863)delacroix

Eugène Delacroix est un peintre français de la première moitié du XIXe siècle, considéré comme l’un des précurseurs du mouvement romantique. Portraitiste, peintre d’Histoire et de natures mortes, paysagiste et animalier, Eugène Delacroix se veut être l’égal des grands maîtres qui firent de la peinture une encyclopédie de l’homme et de la nature. De Pierre Guérin son professeur aux Beaux-Arts, il reçoit un enseignement classique. Pour compléter sa formation, il demande à Rubens, aux vénitiens, à Constable de lui enseigner les principes de l’expression par la richesse de la couleur et de la résonnance des ombres. delacroix-5-bisUn voyage au Maroc lui révèle l’Orient en 1832. dans ses œuvres de jeunesse, la composition tourbillonnante qui traverse le tableau n’obéit à d’autre loi que celle de la vie, et l’intensité dramatique ne recule pas devant l’outrance des moyens. À l’âge mûr cependant il tend à intégrer l’expressionnisme romantique dans l’art réglé des classiques. Ces tendances l’amènent à demander des inspirations à la culture antique dans ses grandes décorations des Bibliothèques du Sénat, de la Chambre des députés et du Louvre. La chapelle des Saints-Anges, peinte à Saint-Sulpice est son testament artistique et philosophique.


Pierre Bonnard

(1867-1947)
bonnard

La personnalité de Bonnard s’est façonnée entre la fin de l’impressionnisme, le mouvement nabi dont il est l’un des principaux artisans, pour ensuite s’affranchir de tout courant artistique et de toute convention développant une image très personnelle. Il se fait remarquer en 1905 au salon d’Automne de Paris, par l’exubérance de sa peinture, à la manière des fauves et dans la lignée de Gauguin. En 1926, il acquiert sa villa au Cannet (Alpes maritimes) et voyage de moins en moins. Sa femme lui sert de modèle ainsi que tous les paysages qui l’entourent. L’entrée en guerre l’affecta, mais il sut garder la peinture en exutoire. Elle acquit une gravité nouvelle, même extrêmement lumineuse.bonnard-6-bis
En 1942, il perd sa femme Marthe, très affecté, il vit alors solitaire. Cet évènement sera un tournant dans son œuvre, elle devient alors empreinte de tristesse. Il décède au Cannet le 23/01/1947 chez lui.
Sa mort aura été comme sa vie, d’une discrétion exemplaire. Le monde peint par Bonnard a quelque chose d’originel, de pur : couleurs chatoyantes et immaculées, beauté primitive des formes, comme si la civilisation et le mal n’avaient pas encore sali le monde. On retiendra de pierre Bonnard des tableaux empreints de vie à l’image de l’Amandier en fleur (1946), son dernier tableau.
Sous une apparence de tranquille simplicité, l’oeuvre de Bonnard se révèle complexe, pleine de nuances et comme détachée du temps.

Auguste Rodin
(1840-1917)
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C’est le sculpteur à l’origine de la sculpture moderne. En 1857, il tente le concours d’entrée pour l’Ecole des Beaux-Arts, soutenu par ses professeurs qui ne tarissent pas d’éloges quant à son talent. Il réussit l’épreuve de dessin, mais échoue à plusieurs reprises pour celle de la sculpture. Afin de pouvoir vivre, il travaille et apporte ses services dans des ateliers de sculpteurs.
Il rencontre en 1864 une jeune ouvrière couturière, Rose Beuret, qui lui sert de modèle. Pendant plus de 50 ans, Auguste Rodin partagera sa vie avec Rose, mais ne l’épousera qu’en 1917, peu de temps avant leur mort à tous les deux. Auguste Rodin a eu plusieurs relations en parallèle, la plus connue étant celle qu’il a entretenue avec Camille Claudel, qu’il rencontre en 1883. Leur relation artistique et amoureuse dure plus de 10 ans. Son amour passionnel pour le sculpteur se termine dans un internat psychiatrique, dans lequel elle meurt en 1943.rodin-4-bis
Rodin illustre les Fleurs du mal de Baudelaire en 1887, est sélectionné pour l’Exposition universelle de Paris en 1889 avec Le Baiser, est fait Commandeur de la Légion d’honneur en 1903. Il devient membre fondateur de la société nationale des Beaux-Arts et réalise le monument en hommage à Victor Hugo pour le Panthéon de Paris. Claude Monet et Paul Cézanne sont ses plus proches amis et collaborateurs. En 1906, l’une de ses plus célèbres œuvres, Le Penseur, est installée devant le Panthéon. En 1910, Rodin est nommé Grand officier de la Légion d’honneur. Malgré un état de santé peu avantageux, le sculpteur reçoit plusieurs commandes, comme celle d’un monument à la mémoire des combattants de Verdun. Il finit ses jours à Meudon, le 17 novembre 1917 dans la Villa des Brillants. Rodin y est enterré auprès de Rose Beuret.

(Source des textes Internet)

Aquarelles en Lozère.

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Quand j’ai annoncé à des amis que je partais faire un petit séjour en Lozère, ils m’ont dit : “mais, il n’y a rien là-bas !”.

La Lozère, est sans doute le département le moins peuplé de France…ce qui n’est pas forcément un désavantage. Les rencontres y sont sans doute plus vraies, plus fortes. Il n’en demeure pas moins que la région entre gorges et causses, possède un attrait touristique évident. Ce département est constitué de quatre régions naturelles qui suivent la division géologique. La Margeride, l’Aubrac, les Cévennes et les Causses formant autant de panoramas avec chacun des caractères très originaux. Pour un premier séjour de peinture et de durée limitée, il m’a été difficile de prendre la bonne mesure des paysages. Un site, est un ensemble de formes, de couleurs, de mouvements qui forment une ambiance particulière qu’il faut rendre par d’autres formes, d’autres couleurs, et du mouvement. On peut dire qu’un paysage a son expression propre. Et la peinture doit pouvoir rendre cette expression singulière. On n’apprivoise pas un paysage, comme ça, au “débotté” par quelques artifices bien placés. Il faut comprendre la nature géologique, l’originalité floristique ainsi que la particularité météorologique d‘un endroit pour en traduire l’ambiance. La Lozère, par ses contrastes paysagers est un régal pour le peintre. Le travail d’apprentissage sur la matière karstique, la conquête des lumières incessamment fuyantes, sont autant de challenges à relever. Le fond des gorges du Tarn et le Causse Méjean ont principalement guidé mes choix d’aquarelles. Le monde minéral et hydraté d’en bas, disputant son royaume de l’ombre à celui d’en haut fait de vallonnements dénudés, survolés d’un ciel à l’étendue infinie.

Un peu d’eau…

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On le sait, la Bretagne n’est pas la région idéale pour trouver du beau temps. Pourtant, dans le Morbihan, au mois de mai/juin, j’y ai souvent vécu de belles journées douces et ensoleillées. Cette année 2015 aura donné raison à tous ceux qui pensent que cette région est d’une beauté exceptionnellle en regrettant qu’elle soit en même temps située sous un immense nuage d’eau. En septembre dans le Vaucluse, pendant quatre semaines, il m’arrive de peindre chaque jour. Je parviens alors à produire une trentaine d’aquarelles. Le nombre n’est certes pas facteur de qualité, mais participe à l’apprentissage.
Cette année, le Morbihan ne m’aura pas favorisé. Journées infiniment pluvieuses, ou averses fréquentes, imprévisibles, auront été mon lot durant un mois. Un comble pour l’aquarelle de ne pas pouvoir profiter de la moindre goutte de pluie. Impossible de sortir une feuille de papier sans qu’elle se gondole sitôt franchi le pas de la porte. Il m’aura fallu jongler avec cette météo capricieuse, jouer au plus rapide en limitant ma présence sur le terrain pour réaliser une douzaine d’aquarelles.

Ce mauvais temps m’aura permis de réaliser quelques interprétations à partir d’aquarelles faites en live. Simplification des détails, travail sur l’ensemble, couleurs fondées davantage sur un ressenti personnel que sur une chromie réaliste.

Au fond d’un étang, dans un recoin inaccessible, j’ai découvert une confusion d’arbres et de branches fusionnant dans une eau noire. Une sorte de forêt vierge inexplorée, complexe. Le refuge de quelques bêtes à la recherche de tranquilité à en croire les traces relevées aux abords de la mare. L’ambiance était “glauque” à souhait, suintant l’humidité de toute part. Bactéries et champignons faisaient leur œuvre. Tout ce qui faisait “bois” se revêtait d’une couche verdâtre de pourriture. Aussi mystérieuse et profonde que la surface d’une laque noire, la mare rejetait de temps à autre un “rôt” à l’aide de quelques bulles venues de ses entrailles. Le motif était complexe, mais c’est avec délectation que j’ai aimé m’y aventurer…picturalement bien entendu.

Les gens pensent souvent qu’un paysage connu pour sa beauté, ou un endroit touristique très visité, donc dignes d’intérêt sont des bons sujets pour un peintre. Personnellement, j’aime la banalité d’un lieu. Et plus cette banalité est forte, plus le challenge m’apparaît excitant. Mettre en évidence les aspérités d’un lieu banal, n’est pas sans déconvenue et le résultat ne fait pas forcément l’unanimité. Après la verdure, j’ai tenté d’exploiter le minéral. L’univers minéral et principalement celui des rochers demeure moins séduisant aux yeux de la majorité des gens. Les principales difficultés que j’ai pu rencontrer, sont celles de la lumière. Contrejours, lumières trop fortes écrasant les relief, tonalités uniformes. Grisailles tantôt froides, tantôt chaudes selon l’heure. Sur le plan de la construction et du dessin, il est facile de se perdre dans les nombreuses fractures de la roche. La multitude de cassures, de saignées finissent par tromper l’œil et il arrive un moment ou il faut suivre son instinct et ne pas trop tenter de coller à la réalité. Résultat un peu âpre à l’image du sujet.

Ayant épuisé mon papier Canson Montval, je me suis dirigé vers un papier Moulin du Coq, 325 gr, grain torchon, 100% cellulose. Pour ma part, je regrette ce choix. C’est un papier au grain très grossier qui absorbe très mal l’eau. La trame de la feuille très marquée dans le sens vertical laisse couler l’aquarelle avec trop de facilité. La couleur ne semble jamais pénétrer au cœur du papier. J’ai fortement peiné sur les sujets que j’ai entrepris sur ce papier qui ne correspond pas à ma façon de travailler.

 

Croq’Rando dans le Morbihan

Avouez le ! L’espace d’un instant, en lisant le titre vous avez pensé au “croque” que l’on s’envoie au bistrot du coin pour combler un petit creux à l’estomac. Je le reconnais volontiers, vous pourriez concevoir que cet article est destiné à vous faire l’éloge gustatif d’une sorte de sandwich à la “sauce Bretonne”.

Le Bono, un joli port miniature dans le Morbihan.

Le Bono, un joli port miniature dans le Morbihan.

Une “croq’rando”, c’est la combinaison toute naturelle d’une balade au long cours qui donne l’occasion de sortir son carnet de dessins, comme d’autres sortent leur appareil photo pour immortaliser “Josette et Maurice” devant la mer alors que le soleil décline derrière les grands pins. C’est une première expérience de dessin en “live” pour l’ensemble des participants. Élisabeth, l’intervenante, conduira le groupe sur un circuit facile, émaillé cependant de sujets adaptés à la pratique du croquis. Chacun est là pour travailler, pour approfondir sa passion pour le dessin, et développer son sens artistique. Rendez-vous est fixé pour la balade sous le pont de St Goustan à 10h. Il fait frais en ce mois de mai et le temps gris et un peu sale ne correspond pas à ce que la météo nous avait annoncé.

À marée basse, la rivière laisse place à des vasières.

À marée basse, la rivière laisse place à des vasières.

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Le Morbihan, ce n’est pas que la mer…

Danielle, Maryline, Nathalie, Renée, André et moi-même, sans oublier Élisabeth démarrons enfin notre itinéraire en suivant le rivière en direction du Bono. L’idée est de faire des haltes à des endroits stratégiques, de poser ses fesses quelques instants, de sortir le carnet de croquis, d’embraser du regard le paysage présent et d’en traduire son esprit en quelques traits bien ajustés.

À la première halte, nous  dessinons debout. La position est volontairement inconfortable afin de ne pas rentrer dans les détails du sujet. Tout comme le sportif échauffe ses muscles avant l’épreuve, nous échauffons notre regard et notre main grâce à ce premier exercice. Étirements bono_08obligatoires. Il faut aussi dissiper la bono_07peur de la première fois, cette crainte d’être ridicule ou de ne pas réussir. Loin de tout jugement de valeur, le principe est de détecter la sensibilité et les possibilités créatives propres à chacun et de les valoriser. Le soleil arrive enfin, de plus en plus lumineux de plus en plus chaud. Sa présence bienfaitrice délie les langues, assouplit les corps. La rivière se pare de reflets d’argent, les frondaisons au loin prennent du volume, toutes les nuances de vert, percées de temps à autre de l’éclat or des genêts, éclatent sous la lumière.

bono_03Au soleil, les gestes deviennent assurément plus fluides. Le crayon caressse amoureusement le papier. Le plaisir de représenter est d’autant plus grand que l’infinie richesse de la nature s’insinue par tous les pores de la peau. Quand l’équilibre entre le corps et la nature est atteint, on éprouve un immense moment de sérénité. Tout baigne et la pose s’éternise un peu tant le bien-être est resenti par tous. Le temps passe sans regret pour une fois. Il faut bien cependant se décider à pousser un peu plus loin. Une souche tortueuse dans la lumière du chemin, suscitera bien des commentaires : “- on dirait une sorcière, un corps peut-être ou un gros serpent !”. La faim et la soif, commencent à attaquer les esprits. bono_12 bono_11 bono_10 bono_09Nathalie, en dessinant un arbre chargé de bouteilles et de sandwiches, nous donnera le signal du pique-nique. Arrivés au port du Bono, un petit café et une terrasse. Devant un verre de vin rouge, récompense de notre matinée de travail, on se croque nos bobines hsitoire de rigoler un bon coup. Le pique-nique est vite avalé et sur le quai, nous sortons déjà nos carnets de dessins. Le soleil est haut dans le ciel, à la verticale. La lumière est dure, les ombres très marquées. Il faut dessiner en noir et blanc pour ainsi dire. Les contrastes, les contrastes…Ceux qui ont décidé de représenter les deux ponts (l’ancien et le nouveau) qui surplombent le port, en seront pour leur frais. Il leur sera difficile de combiner des perspectives contrariées aux points de fuites improbables. Quelques badauds de temps en temps (peut-être Josette et Maurice) nous approchent timidement, curieux, approbateurs ou pas, puis continuent leur chemin. Il y aura peu d’échanges avec le public, à croire que nos deux mondes cohabitent sans pouvoir réellement se trouver. bono_02Bref, le principe était, sur le chemin du retour de dessiner, encore et encore, de saisir d’autres sujets, de profiter d’une lumière de fin d’après-midi. La journée hélas sera trop courte et c’est avec regret que tout le monde va presser le pas pour se retrouver au point de départ. Réunis autour d’un dernier verre (ben oui, on a eu très soif), les dessins sont exposés et commentés. Chacun fera un bilan très positif de cette croq’rando en souhaitant renouveler l’expérience. Des rendez-vous de principe sont évoqués. Pour ma part je décroche un peu. Les projets, même à quelques jours, ne me concernent plus. Je rentre sur Paris bientôt. Ma prochaine croq’rando participative en bonne compagnie, ne pourra se faire au mieux que…l’année prochaine. Adieu le Morbihan, ses paysages fabuleux, sa lumière sculpturale et ses averses imprévisibles. Quatre saisons en une seule journée disent les Bretons et c’est bien vrai.

Ateliers du Mesnil

Le Club Artistique du Mesnil Le Roi, organise une exposition d’art
du 30 mai au 7 juin 2015, intitulée ; “Les Ateliers du Mesnil”.
Je participerai à cette exposition avec 6 aquarelles présentées sous forme de 3 diptyques.

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Les Ateliers du Mesnil
30 mai au 7 juin 2015.
Du mardi au samedi de 14h à 18h
Les dimanches de 10h à 18h sans interruption.

Centre Georges Brassens
100, rue Jules Rein
78600 Mesnil Le Roi

Peinture et photo

Il m’arrive rarement de peindre d’après photo. D’autant plus lorsque celles-ci ne sont pas les miennes. Je reproche tout simplement à cette pratique le manque d’intérêt et de motivation (pour ma part en tout cas) occasionné par l’absence de ressenti et de vécu. Peindre d’après une photo que l’on a soi-même réalisée, peut encore se comprendre. On a remarqué une scène, noté des éléments qui nous ont séduits, une lumière particulière qui nous a touchée ou une composition originale, alors un petit “clic” peut essayer de saisir tout cela. L’image réalisée peut entretenir ou rappeler des sensations. Pour une pratique orientée vers l’abstraction, la photo est une bonne façon de prendre des notes. Pour les portraits, une série de croquis et de photos du modèle permettent une meilleure reconnaissance du sujet tout en se dégageant de la fastidieuse pose immobile.

La photo a tout de même cet inconvénient (outre l’absence de proximité avec son sujet que j’ai déjà évoquée), de ne pas rendre les subtilités que l’œil est capable de discerner sur le vif. Une image imprimée, a bien souvent perdu grand nombre de valeurs dans les tons clairs et à l’inverse, rendu opaques et uniformes les tons dans les valeurs les plus sombres. On a donc sous les yeux, une vision simplifiée de l’image proposée. Il faut le savoir et en tenir compte. Autant en aquarelle, la réserve et le jeu du blanc du papier sont des atouts qui répondent bien à la simplification des valeurs d’une photo, autant les nuances sombres doivent être travaillées et enrichies afin de ne pas apparaître bouchées et totalement noires.

Les aquarelles ici présentées sont le fruit des mornes journées grises ou pluvieuses, pendant lesquelles, je m’impose (mais avec plaisir) quelques petits exercices pour entretenir mon coup d’œil et ma main. Ces portraits je les ai choisis spécialement pour leur pluralité : couleur de peau, aspect vestimentaire, origine géographique, personnalité…La série m’a semblé plus originale et plus picturale que les traditionnels visages “caucasiens”. Et puis, à l’heure ou le racisme “crasse” tente de faire disparaître “l’étranger” de notre paysage, un petit clin d’œil à “l’autre”, n’est pas pour me déplaire.

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Jazz en Ville

Quelques coups de pinceaux rapides pour fixer l'attitude du bassiste. (Photo Michel Dahyot)

Quelques coups de pinceaux rapides pour fixer l’attitude du bassiste. (Photo Michel Dahyot)

L’art performance est un mode d’expression artistique contemporain, dans lequel l’œuvre est le déroulement temporel d’une mise en scène, d’un ensemble de gestes, d’actes, d’attitudes, d’événements, comportant une part d’improvisation. L’œuvre performance s’inscrit dans le temps et non dans la matière.

C’est ainsi que l’on peut définir de façon très simplifiée l’art perfomance. Je ne parlerai ici que de l’expression picturale. Il existe depuis longtemps des démonstrations  au cours desquelles, l’artiste réalise en direct une œuvre devant un public averti. Ces manisfestations répondent surtout à une nécessité d’apprentissage ou de formation. Le souhait de développer une technique, d’approfondir une maîtrise par l’exemple. L’art performance par contre n’a aucune vocation à l’apprentissage et ne laisse aucune trace matérielle de son expression. Peinture réalisée par exemple dans un entrepôt en cours de destruction. La photo reste alors la plupart du temps, le seul témoignage de l’acte artistique.

L'ambiance colorée change constamment. Il faut s'adapter.

L’ambiance colorée change constamment. Il faut s’adapter. (Photo Michel Dahyot)

Pendant le festival de Jazz en Ville de Conflans Sainte Honorine, j’ai eu l’occasion avec quelques amis (ies) de me prêter à cette expérience d’improvisation artistique. Au terme de “performance”, nous préférons celui de “Croq’Live”. Moins prétentieux et plus conforme à notre action picturale. Le concept de base en est très simple puisqu’il s’agit de dessiner ou de peindre en direct, lors des concerts de jazz, en présence du public. La première difficulté rencontrée et assurément la plus importante est celle du mouvement même des musiciens. Si un flûtiste ou un violoncelliste de concert classique observe une immobilité assez relative…c’est loin d’être le cas dans le jazz. Il faut donc anticiper certains gestes et attitudes, les mémoriser et attendrre l’instant favorable pour exprimer par le pinceau ou autre médium les quelques traits qui vont définir le sujet. Le résultat conserve un aspect d’inachevé qui est l’expression même de la spontanéité et d’une gestuelle très libre. En réalité, tout bien calculé, on ne passe que quelques minutes pour réaliser un tableau. En quelques gestes, tout doit être dit.

Frédéric Viale à l'accordéon, les rythmes Brésilens et Cubains.

Frédéric Viale à l’accordéon, les rythmes Brésilens et Cubains. (Photo Michel Dahyot)

Il ne faut pas oublier le public, qui par sa masse cohérente  et dynamique joue aussi un rôle et participe à sa façon à l’action picturale. Approbateur ou improbateur, son omniprésence est ressentie tout au long du parcours. Lors des poses musicales, la proximité permet des commentaires curieux, des échanges enrichissants, soit avec les musiciens, soit avec le public.

Dan Duparc en invité d'honneur devant ses peintures magistrales.

Dan Duparc en invité d’honneur devant ses peintures magistrales.

Le public arrive, les chevalets sont prêts, l'expo suscitera beaucoup d'intérêt.

Le public arrive, les chevalets sont prêts, l’expo suscitera beaucoup d’intérêt.

En parallèle aux concerts de jazz, donnés dans la superbe salle des fêtes de Conflans Sainte Honorine, une exposition de peintures et de photos, accompagnait les effluves musicales. Dan Duparc était cette année l’invité d’honneur avec un nombre impressionnant de peintures acryliques. Deux amies, Ariane Subrenat et Élysabeth Leyondre participaient en ma compagnie à l’expo ainsi qu’au “Croq’Live”.

En galerie ci-dessous, vous trouverez les aquarelles faites en “live” sur 3 concerts. (Quartet Frédéric Viale – JdL quartet avec Bobby Few – Quintet Raphaël Herlem…)

Salon Couleur & Forme.

Sylvie Rousseau, Serge Caseris et moi-même.

Sylvie Rousseau, Serge Caseris et moi-même.

Le 15 février dernier, le Salon Couleur & Forme du Mesnil le Roi s’est clôturé en compagnie de nombreux visiteurs et des artistes eux-mêmes venus pour le décrochage des œuvres. Absent lors du vernissage, j’ai eu l’agréable surprise de me voir décerner par Mr Serge Caseris (Maire de la ville) et Mme Sylvie Rousseau (Présidente de l’Association Artistique), le prix de la ville du Mesnil Le Roi pour mes trois aquarelles sur le jazz. Un bon moment partagé avec le maire dont les aquarelles lui rappelaient des souvenirs “de jeunesse” à la Nouvelle Orléans.

Du 30 mai au 7 juin se déroulera l’exposition des “Ateliers du Mesnil”. J’y participerai en proposant plus particulièrement une série de nus. Le 31 mai sera une journée “Rencontre avec les peintres”, un certain nombre d’artistes occuperont les rues de la ville pour une animation picturale en direct.

 

Aquarelle-Jazz

Je m’étais imposé un challenge. Celui de peindre en direct à l’aquarelle lors d’un concert de jazz. Je dois reconnaitre que le résultat ne fut pas à la hauteur de mes espérances. En cela, plusieurs facteurs cumulés n’ont pas contribué à atteindre l’objectif fixé.jazz-11-14-00
En premier lieu, je me suis rendu compte que la technique de l’aquarelle n’était pas le médium le mieux adapté pour peindre en “live” l’atmosphère d’un concert. J’ai mis un certain temps pour ne pas dire un temps certain pour m’installer, dans un coin au fond de la salle derrière le public venu nombreux. Chevalet et grandes feuilles de papier, pinceaux, palette, pots à eau, chiffons etc…J’ai essayé de disposer le plus commodément possible tous les outils dont j’avais besoin pour la session. L’aquarelle très mouillée a cette fâcheuse tendance à provoquer des coulures qui sont malvenues dans une salle de concert et dans toute autre salle d’ailleurs. J’avais donc prévu une bâche au sol dans laquelle je n’ai pas manqué maintes fois de me prendre les pieds.jazz-11-14-01jazz-11-14-02
Tout allait donc pour le mieux jusqu’au moment où, les musiciens enfin prêts, les lumières s’éteignirent dans la salle. Et…je fus plongé dans l’obscurité au point de ne plus pouvoir distinguer la moindre couleur sur ma palette.
Personne n’avait pensé me mettre un éclairage discret. Prévoyant, j’avais emporté une petite lampe frontale que j’installais pour toute la durée du concert. Le travail à la lampe frontale, pour autant qu’il soit possible, n’en est pas pour autant très confortable. Tout de suite je me suis rendu compte que, du fond de la salle, je perdais toute notion de détail des musiciens sur scène. J’avais bien une ambiance générale, mais les points d’accroches visuels me manquaient. J’ai aussi constaté combien, en demeurant concentré sur la peinture, j’en oubliais la musique au point d’avoir l’impression aujourd’hui de n’avoir profité de rien.
jazz-11-14-03Finalement, la séance de peinture en direct fut-elle stérile ? Sûrement pas !Certes, elle ne m’a pas apporté ce que j’en espérais. Le manque d’expérience de ma part face à un contexte particulier, accentué par la technique de l’aquarelle qui réclame une certaine réflexion, difficile à mettre en œuvre sur des sujets dynamiques, ont pénalisé le résultat. On apprend bien plus des ses erreurs que des ses réussites si on sait les analyser. La prochaine fois j’aborderai donc le sujet avec plus de sérénité.

J’ai pu cependant, faire quelques croquis rapides au pinceau et prendre deux ou trois mauvaises photos. Ces croquis et images m’ont permis de finaliser différents dessins d’étude qui m’ont aidé à composer en atelier quatre grandes aquarelles.jazz-11-14-05jazz-11-14-06 jazz-11-14-07 jazz-11-14-08