Jazz en Ville

Quelques coups de pinceaux rapides pour fixer l'attitude du bassiste. (Photo Michel Dahyot)

Quelques coups de pinceaux rapides pour fixer l’attitude du bassiste. (Photo Michel Dahyot)

L’art performance est un mode d’expression artistique contemporain, dans lequel l’œuvre est le déroulement temporel d’une mise en scène, d’un ensemble de gestes, d’actes, d’attitudes, d’événements, comportant une part d’improvisation. L’œuvre performance s’inscrit dans le temps et non dans la matière.

C’est ainsi que l’on peut définir de façon très simplifiée l’art perfomance. Je ne parlerai ici que de l’expression picturale. Il existe depuis longtemps des démonstrations  au cours desquelles, l’artiste réalise en direct une œuvre devant un public averti. Ces manisfestations répondent surtout à une nécessité d’apprentissage ou de formation. Le souhait de développer une technique, d’approfondir une maîtrise par l’exemple. L’art performance par contre n’a aucune vocation à l’apprentissage et ne laisse aucune trace matérielle de son expression. Peinture réalisée par exemple dans un entrepôt en cours de destruction. La photo reste alors la plupart du temps, le seul témoignage de l’acte artistique.

L'ambiance colorée change constamment. Il faut s'adapter.

L’ambiance colorée change constamment. Il faut s’adapter. (Photo Michel Dahyot)

Pendant le festival de Jazz en Ville de Conflans Sainte Honorine, j’ai eu l’occasion avec quelques amis (ies) de me prêter à cette expérience d’improvisation artistique. Au terme de “performance”, nous préférons celui de “Croq’Live”. Moins prétentieux et plus conforme à notre action picturale. Le concept de base en est très simple puisqu’il s’agit de dessiner ou de peindre en direct, lors des concerts de jazz, en présence du public. La première difficulté rencontrée et assurément la plus importante est celle du mouvement même des musiciens. Si un flûtiste ou un violoncelliste de concert classique observe une immobilité assez relative…c’est loin d’être le cas dans le jazz. Il faut donc anticiper certains gestes et attitudes, les mémoriser et attendrre l’instant favorable pour exprimer par le pinceau ou autre médium les quelques traits qui vont définir le sujet. Le résultat conserve un aspect d’inachevé qui est l’expression même de la spontanéité et d’une gestuelle très libre. En réalité, tout bien calculé, on ne passe que quelques minutes pour réaliser un tableau. En quelques gestes, tout doit être dit.

Frédéric Viale à l'accordéon, les rythmes Brésilens et Cubains.

Frédéric Viale à l’accordéon, les rythmes Brésilens et Cubains. (Photo Michel Dahyot)

Il ne faut pas oublier le public, qui par sa masse cohérente  et dynamique joue aussi un rôle et participe à sa façon à l’action picturale. Approbateur ou improbateur, son omniprésence est ressentie tout au long du parcours. Lors des poses musicales, la proximité permet des commentaires curieux, des échanges enrichissants, soit avec les musiciens, soit avec le public.

Dan Duparc en invité d'honneur devant ses peintures magistrales.

Dan Duparc en invité d’honneur devant ses peintures magistrales.

Le public arrive, les chevalets sont prêts, l'expo suscitera beaucoup d'intérêt.

Le public arrive, les chevalets sont prêts, l’expo suscitera beaucoup d’intérêt.

En parallèle aux concerts de jazz, donnés dans la superbe salle des fêtes de Conflans Sainte Honorine, une exposition de peintures et de photos, accompagnait les effluves musicales. Dan Duparc était cette année l’invité d’honneur avec un nombre impressionnant de peintures acryliques. Deux amies, Ariane Subrenat et Élysabeth Leyondre participaient en ma compagnie à l’expo ainsi qu’au “Croq’Live”.

En galerie ci-dessous, vous trouverez les aquarelles faites en “live” sur 3 concerts. (Quartet Frédéric Viale – JdL quartet avec Bobby Few – Quintet Raphaël Herlem…)

Rencontre avec Maryl

Maryl Leberre, artiste peintre et photographe

Maryl Leberre, artiste peintre et photographe

Je m’appelle Maryl Leberre, je suis née en 1948. Je suis artiste peintre…et photographe. On me dit souvent que “peinture et photographie” c’est incompatible. Bon ! C’est comme ça ! J’ai fait l’École des Beaux Arts de Quimper. Je suis partie aux États-Unis où j’y ai vécu 20 ans. J’ai intégré “Parsons School of Design” ou j’ai eu le bonheur d’étudier la photographie avec Larry Fink à New-York puis “The International Center of Photography”, toujours à New-York.
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Ma peinture est le reflet de mes émotions elle m’aide à me connaitre. C’est une écriture très expressionniste. Sans cette émotion, cette reconstruction des corps à travers la matière n’existerait pas. L’anatomie me sert de prétexte pour faire jaillir ce que je sens de plus profond en moi. C’est une peinture difficile, sans concession, qui heurte. J’expose régulièrement, tant en France, qu’en Belgique, aux U.S.A, aussi bien mes peintures que mes photos. Je participe également à des expositions collectives.Mais tous les 2 ans, je fais une expo personnelle dans ma galerie-mère, la galerie Marie Vitoux dans le Marais à Paris. Là, il me faut environ une quarantaine de nouvelles toiles parmi lesquelles choisir pour l’accrochage. C’est un gros boulot. Mes parents ne m’ont jamais encouragé à me diriger vers cette activité. Par contre, ils ne m’en ont jamais empêché non plus. Ce qui est plutôt bien ! Je pense que ce goût pour l’art me vient principalement de ma mère plus que de mon père. Bien que ce dernier ait eu quelque talent vocal. Ma mère, dans sa jeunesse brodait des costumes traditionnels bretons. J’ai dû hériter de sa passion pour la couleur, la matière et son énergie pour créer. ssj-maryl-02Et si c’était à refaire… je referais pareil à cette nuance près que je me lâcherais davantage. C’est vrai, en vieillissant, on se rend compte de tout ce vécu que l’on a accumulé. Et c’est si difficile d’en profiter, de le faire ressortir. Oui ! C’est ça, se lâcher ! J’aimerai aller plus loin en peinture, tenter plus. Mais ça demande un effort énorme. Sortir de ses habitudes c’est si important. Je ne veux pas me contenter de refaire ce que j’ai déjà fait et que je réussis “que je suis sûre de réussir” à tout coup. Parfois j’ai des amis qui me disent à propos d’un détail sur mes peintures, “tiens, ça c’est bien, tu devrais refaire comme ça !”. Mais, ça ne m’intéresse pas de capitaliser sur ce que j’ai déjà fait et qui est réussi. C’est si facile de s’enfermer dans un systématisme. J’ai envie d’aller au delà, de profiter même de certaines erreurs pour prendre des chemins que je n’ai pas explorés. Si j’étais maître du monde… ce que je ferais ? Franchement, je ne sais pas. Je n’ai pas de réponse ! Il faudrait éduquer les gens, pour qu’ils apprennent à se connaitre, …que les enfants puissent donner vie à l’art qu’ils portent déjà en eux car après l’école maternelle ils doivent l’étouffer.
Merci Maryl

http://maryl.net
http://marylleberre.blogspot.com

Exposition en cours

PASSEURS DE L’ART CONTEMPORAIN
Nouvelle Génération
peintures – sculptures
du 13 décembre 2012 au 12 janvier 2013
vernissage le jeudi 13 décembre à partir de 18h
Galerie Marie Vitoux 3, rue d’Ormesson
Place Sainte-Catherine
75004 Paris