Trognes

Ce matin pendant ma randonnée, longeant une parcelle de forêt aux fougères rougissantes, je me sentis imperceptiblement suivi du regard. On m’observait en silence. De part et d’autre du chemin qui se resserra brusquement, je perçus des êtres immobiles aux visages outragés par le temps. Attentif, bienveillant avec ces corps pourtant rigidifiés, une complicité discrète s’instaura entre nous. Chacun désireux de me confier son histoire, j’allais de l’un à l’autre empathique pour leur tirer le portrait. Que pouvais-je faire d’autre sinon vous transmettre par l’image un peu de leur vie de gardiens solitaires…

Work in Vaucluse.

Mis en avant

Vaucluse - Bedoin - Maison de Bernadette et Georges aux Colombets.

Vaucluse – Bedoin – Maison de Bernadette et Georges aux Colombets.

Je ne ferai pas trop de commentaires sur mon travail d’aquarelle effectué dans le Vaucluse au mois de septembre. Une partie du résultat est là, présenté sous forme de reproductions. Je m’attendais à un paysage desséché par la chaleur cumulée des mois de juillet et d’août. Étonnement de ma part. Tout y était très vert, beaucoup de vert, trop de vert à mon goût, puisque le vert est une couleur pour laquelle j’ai peu d’affinités. C’est un comble pour quelqu’un qui passe son temps à peindre à l’extérieur et le plus souvent dans des paysages noyés de verdure…et qui considère les arbres avec la meilleure intention.

J’ai entamé la réalisation de grands dessins au fusain “on live” dans lesquels je me suis jeté et régalé, en essayant de leur donner un petit aspect “fantastique”. C’est au moins ma meilleure satisfaction picturale de ce séjour dans le Vaucluse.

En parallèle à cette galerie aquarelles/dessins, j’ai pas moins réalisé une vingtaine de pochades couleur et une quinzaine de croquis sur mes carnets “Moleskine”, que je présenterai sur le blog la prochaine fois.

Fin d’automne

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C’est l’heure exquise et matinale
Que rougit un soleil soudain.
A travers la brume automnale
Tombent les feuilles du jardin.

Leur chute est lente. On peut les suivre
Du regard en reconnaissant
Le chêne à sa feuille de cuivre,
L’érable à sa feuille de sang.

Les dernières, les plus rouillées,
Tombent des branches dépouillées ;
Mais ce n’est pas l’hiver encore.

Une blonde lumière arrose
La nature, et, dans l’air tout rose,
On croirait qu’il neige de l’or.

François COPPÉE (1842-1908) Le Cahier rouge

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La Mesniloise

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À l’approche de la forêt, il fait encore bien frais et bien sombre. Pourtant, ils sont tous là, ceux qui vont suer sang et eau (pour leur plus grand plaisir) en parcourant durant 3h30 les 7 km que leur ont tracé en plein bois les “gentils oragnisateurs”.
Alors que certains troquent leur habit de ville pour une tenue bariolée aux inscriptions commerciales, d’autres sont déjà en train de fixer leur plaque de cadre. Avant le départ, il faut vérifier une dernière fois le bon passage des vitesses, regonfler un pneu trop mou, vite filer aux toilettes car après…après…on ne rigolera plus. Pour l’instant, l’ambiance est bon enfant, on se charrie un peu, on salue chaleureusement le copain d’un autre club. On se tape sur l’épaule avant de se mesurer sur le terrain. vtt_02_06_10_13À force de fréquenter les circuits et de se côtoyer, on fini par connaître les plus forts. Les pronostics sur les chances de gagner s’amenuisent avec la présence d’untel ou de tel autre. Mais qui sait ! Un problème technique, une chaîne qui casse, une crevaison, un dérailleur qui se bloque, peut laisser espérer une place sur le podium ou tout au moins une place pas trop loin des marches. La course se déroule par équipe de 2 participants. Le premier groupe se dirige vers le point de départ. C’est un peu la cohue, tout le monde veut être devant pour aborder en tête le premier virage et la première difficulté. Bien sûr, les “cadors” sont bien placés. Il y a là le champion de France de la spécialité et quelques grosses pointures. vtt_03_06_10_13Déjà en pôle position au départ, ce sont les mêmes qui brigueront les meilleures places sur le podium. La course est presque déjà jouée. Pour la majorité des participants, le plaisir n’est pas dans le classement, mais dans la solidarité et le goût de l’effort partagés avec son club ou son co-équipier. La course est ouverte à tous dès 10 ans et les plus jeunes font l’admiration des plus anciens. C’est une course conviviale malgré tout. 8h30, les coureurs sont lachés. Un cliquetis de chaîne suivi des premières expressions d’effort se dissipent sitôt la troupe passée. Plus loin, au parc à vélo, la sono du commentateur constitue un point de repère comme une véritable balise. Pour apprécier la course, il faut éviter les portions de parcours trop roulant. vtt_06_06_10_13vtt_07_06_10_13Quelques bosses ou chemins creux descendants, sont les meilleurs endroits pour apprécier soit la dextérité des uns, soit la puissance des autres. Je regrette toujours que quelques uns se prenant pour des “vedettes”, admonestent les plus jeunes qui ne s’effacent pas assez vite devant leur passage. Quand on est très fort ce ne sont pas les 2 ou 3 secondes perdues pour doubler un gamin qui changeront la face du monde. vtt_11_06_10_13vtt_10_06_10_13Être bon, c’est être fort physiquement, mais aussi mentalement et les champions, les vrais…ont souvent un comportement exemplaire vis à vis des plus jeunes. La fête n’en sera pas gâchée pour autant. La fin de course est proche. On s’active du côté des organisateurs. Les coupes sont sorties, nombreuses, rutilantes. Des cadeaux sont prévus, des bons d’achat, des bouquets de roses n’attendent plus que les meilleurs. Plus loin, un stand avec des plateaux repas et des boissons sont réservés à tous les “morts de faim” du parcours. Comme prévu l’équipage du champion de France numéro 20 (Cédric Chartier et Jérôme Grevin) montent sur la plus haute marche du podium. Ils se prêtent de façon bien sympathique à cette remise de prix en compagnie d’amateurs de tous bords. Le club de Bonnières VTT, bien présent avec un grand nombre de participants, monte plusieurs fois sur les marches selon les différentes catégories. Maintenant il faut effacer toutes traces du parcours, retirer la rubalise, démonter les stands, ranger les barrières métalliques. Demain, la forêt sera rendue par son silence aux promeneurs et aux quelques animaux qui se seront cachés le temps d’une matinée agitée.vtt_12_06_10_13

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